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Prévenir les pollutions chroniques et accidentelles

Limiter les risques de pollutions chroniques

Dans une démarche de gestion intégrée des eaux usées sur la parcelle, on doit éviter tout risque de pollution diffuse, et difficilement identifiable, notamment entre la source et le lieu de traitement des eaux usées (eaux les plus polluées).

  • Le réseau d'égout interne à la parcelle doit être réalisé de manière à garantir l'étanchéité et éviter tout dysfonctionnement hydraulique du réseau d'égouttage (diamètres des canalisations, utilisation de pièces de piquage adéquates, joint de raccordement entre différents tronçons,…).
  • La pose du réseau d'égouttage se fera dans les règles de l'art afin d'éviter tout risque de rupture de canalisation lors :
    • de la manipulation des canalisations;
    • de l'implantation des raccords de tuyaux sur le lit de pose : prévoir une dépression permettant au tuyau de reposer directement sur le terrain et non sur l'embout ;
    • des assemblages ;
    • des travaux de remblaiement.
  • On prévoira notamment des accès, regards et chambres de visite à tous les points faibles du réseau afin de permettre un contrôle efficace du réseau et pouvoir ainsi intervenir le cas échéant :
    • prévoir des chambres de visite disposées aux endroits stratégiques du réseau : contrôle et maintenance préventive ;
    • prévoir des regards aux changements de direction : permettre d'intervenir plus facilement aux points faibles du réseau susceptibles de se boucher.
  • Afficher les plans ‘as built' des réseaux pour permettre aux occupants actuels et futurs d'assurer un suivi régulier des installations et éviter les erreurs de branchements : mauvais raccordement lors de travaux de rénovations, par exemple.
  • On prendra toutes les précautions nécessaires lors de l'entretien et du curage des boues, notamment des bassins plantés utilisés en épuration extensive. Cela afin d'éviter la perforation de la couche d'étanchéité.

Limiter les risques de pollutions accidentelles

Différentes mesures préventives peuvent être prises au niveau des installations techniques pour limiter les pollutions des eaux usées évacuées par des liquides potentiellement nocifs :

  • Les fuites éventuelles doivent être recueillies et évacuées distinctement du réseau d'évacuation des eaux usées.
  • Les circuits hydrauliques véhiculant des produits polluants doivent être équipés de réservoir de rétention permettant de vidanger l'installation pour traitement dans un centre spécialisé.
  • Les circuits hydrauliques doivent être conçus pour rendre visibles les fuites des installations techniques, les recueillir et les traiter distinctement du réseau d'évacuation des eaux usées.
  • Les conduits souterrains et les réservoirs de stockage souterrains seront équipés d'une alarme avertissant d'éventuelles fuites 
  • Les locaux de stockage de produits chimiques (chlore, biocide, glycol, etc.) doivent être conçus de manière à rendre impossible l'écoulement gravitaire des fuites éventuelles dans le sol, tout en permettant leur collecte pour les traiter ;
  • pour les projets de plus de 5.000m², les eaux servant à éteindre les incendies doivent être recueillies pour permettre un traitement différencié ultérieur ;
  • etc.

Un déversement accidentel d'un produit toxique dans le réseau d'évacuation des eaux usées doit être évité en prenant toutes les mesures qui permettent de prévenir ce risque (encuvement, formation du personnel et des utilisateurs, avis d'information, etc.). Dans les techniques extensives, la succession de différents écosystèmes en cascade et le temps de séjour offrent en soi une garantie pour éviter les pollutions du milieu récepteur (possibilité d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard).

Des organes de contrôles (chambres de visite permettant l'échantillonnage des eaux usées), placés à l'entrée et à la sortie des dispositifs, permettent d'identifier plus facilement les pollutions et ainsi de pouvoir en assurer leur confinement.

Par ailleurs, des bassins d'eau apparente en amont ou en finalisation du système d'épuration sont intéressants pour prévenir les risques de dysfonctionnement :

  • Un écosystème aquatique (bassin d'eau), placé en finalisation du procédé d'épuration des eaux usées, est intéressant afin d'identifier les dysfonctionnements de la filière d'épuration. Cependant, en cas de pollution accidentelle, cette mesure ne permet pas de protéger la filière d'épuration des eaux usées puisque la pollution ne peut être identifiée qu'a posteriori (en fin de filière).
  • Un écosystème aquatique, placé en amont de bassins de graviers plantés, permettra par contre d'identifier la pollution en amont de la filière. Ces bassins seront les premiers à subir les effets de la pollution. Cependant, grâce à leur composition, une intervention (confinement du bassin, récolte des polluants : hydrocarbures, pompage par un camion-citerne, etc.) aisée peut être réalisée sans risque pour le reste de la filière.

Une identification rapide de la pollution grâce à un suivi régulier permettra de rétablir plus facilement l'équilibre biologique dans l'installation (algues, bactéries, …) sans nécessiter des interventions lourdes sur toute la filière.

Dernière révision le 23/11/2016