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Eléments de choix durable

Synthèse des éléments de choix durables

Le tableau ci-dessous synthétise les différents aspects développés dans la partie "Eléments de choix durable". Il a pour objectif d'orienter le choix du concepteur.

Ces données sont cependant à nuancer, car légèrement variables en fonction des cas.

Aspects techniques

Aspects environnementaux

Aspects économiques

Aspects socio-culturels

Choix du système constructif

Choix de l'implantation des techniques

Choix des matériaux

Coût de l'étanchéité

Impact sur le confort et la consommation

Etancheite a l'air des portes exterieures

Etanchéité à l'air des châssis de fenêtre

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Réaliser une paroi étanche à l'air et de bons raccords

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Etanchéité à l'air des techniques

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Etanchéité des jonctions

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Essai d'étanchéité à l'air

⚫⚫ Facteur déterminant

⚫ Facteur influençant

⚊ Sans objet

Aspects techniques

Choix du système constructif

L'élément prédéterminant pour l'étanchéité à l'air sera le système constructif utilisé.

  • En construction neuve, le concepteur a le libre choix du système constructif. Ceci aura un impact sur le système d'étanchéité mis en place pour les parois.
    • En construction massive, l'étanchéité pourra être réalisée par un plafonnage, un béton coulé ou encore une maçonnerie qui sera plâtré en finition. Attention par contre avec les hourdis de bien obturer les ouvertures transversales.
    • En construction ossature bois, le choix de la barrière étanche sera réalisé par exemple par des panneaux OSB ou des membranes freine-vapeur.
    • Si le bâtiment est pourvu de façades rideau, un mock-up permet de mettre en place un test AEV avant placement. Ceci donne plus de garanties sur le résultat d'étanchéité qui peut être atteint.

Placement de la façade rideau et test d'étanchéité sur le mock-up

Figure 13 : Placement de la façade rideau et test d’étanchéité sur le mock-up [040 Aeropolis](040 Aeropolis) Source : Cenergie

Figure 13 : Placement de la façade rideau et test d’étanchéité sur le mock-up [040 Aeropolis](040 Aeropolis) Source : Cenergie

  • En rénovation, le choix du type d'étanchéité à l'air mis en place dépendra fortement de la situation existante et de l'étendue des travaux de rénovation.

Choix de l'implantation des techniques

Lors de la conception, le placement des techniques aura un impact important sur la facilité d'obtenir une bonne étanchéité à l'air. Ceci concerne :

le placement des installations techniques à l'intérieur ou à l'extérieur du volume étanche

le nombre de percements dans la barrière étanche (électricité,…)

Aspects environnementaux

L'étanchéité à l'air, choix de matériaux

L'étanchéité à l'air, en ossature bois, est souvent réalisée par la pose d'un pare-vapeur ou freine-vapeur. Parmi les pare-vapeur courant, on rencontre des feuilles d'aluminium ou de polyéthylène et des feuilles en papier renforcé.

En système constructif massif on privilégiera, parmi les enduits disponibles, ceux ayant le plus faible impact environnemental. (voir Dossier | Choix durable des revêtements de murs intérieurs et plafonds)

Aspects économiques

Coût de l'étanchéité

Pour assurer une bonne étanchéité à l'air, la principale mesure à prendre est une bonne mise en œuvre des matériaux de construction, et notamment du freine- ou pare-vapeur, ou encore le plafonnage de surfaces qui n'étaient traditionnellement pas plafonnées (murs derrière une cloison technique de doublage etc). La recherche d'une bonne étanchéité à l'air ne nécessite donc pas de réel surinvestissement. L'entreprise est généralement responsable du résultat de la bonne exécution des détails afin d'atteindre l'objectif visé par le maitre d'ouvrage. Il doit donc prévoir un budget pour effectuer d'éventuelles corrections si le test d'étanchéité échoue.

Pour diminuer ce surcoût, il est donc très important que les architectes étudient tous les détails afin que l'entrepreneur limite ses risques. Idéalement on crée un maximum de synergies entre les différents acteurs du projet, pour plus d'information, lisez le Dossier | Procédure de gestion du projet, du chantier et du bâtiment.

Coût du test Blowerdoor

A noter enfin que le coût du test en lui-même est relativement bon marché et devient négligeable dans des immeubles de grande taille. Par exemple, le coût d'une thermographie seule varie entre 310 et 1 200€ et le coût du test complet (thermographie + infiltrométrie) pour le logement unifamilial varie entre 1 700€ - 2 500€ en fonction du déplacement, de la durée du travail de préparation sur site, et de la taille du bâtiment, ce qui représente environ 0.5% des frais engagés pour la construction d'une habitation.

La banque de données de produits de construction du CSTC, accessible sur le site Internet CSTC , propose, sous l'intitulé essai de pressurisation, une liste de sociétés et de centres de recherche réalisant des mesures d'étanchéité des bâtiments. La « plateforme maison passive » propose également des listes de sociétés.

Aspects socio-culturels

Nécessité d'une bonne ventilation hygiénique

En Belgique, nous n'avons pas l'habitude de ventiler nos bâtiments. Alors que, par exemple, en France il y a toujours eu une culture de la ventilation. Ceci s'est toujours fait, soit au moyen d'ouvertures ou de grilles dans les fenêtres, soit à l'aide d'une ventilation mécanique.

Or dans nos bâtiments ou l'étanchéisation des parois se généralise, l'organisation d'une ventilation hygiénique contrôlée de qualité s'impose.

Rendre un bâtiment étanche sans assurer un renouvellement d'air frais par une ventilation contrôlée peut mettre en danger le confort, voire la santé des occupants. Il faut donc veiller à toujours maintenir une bonne qualité d'air. A ce titre, voir les exigences PEB provenant de la NBN D50-001 pour les habitations individuelles et la NBN 13779 pour les autres affectations. Voir Dossier | Concevoir un système de ventilation énergétiquement efficace.

Impact de l'étanchéité à l'air sur le confort et la consommation d'énergie

Le dimensionnement de l'installation de chauffage se fait sur base des pertes de chaleur par transmission (par les murs, les fenêtres, la toiture, ...) et des pertes de chaleur par ventilation. Si l'étanchéité du bâtiment est très mauvaise, les pertes de chaleur par ventilation seront plus importantes que celles dont on aura tenu compte dans les calculs menant au dimensionnement de la chaudière (la norme NBN 62-003 prévoit un taux de renouvellement horaire de l'air de 1). La chaudière sera sous-dimensionnée par rapport aux besoins réels et, par temps très froid, elle risque de ne pas pouvoir assurer le niveau de confort requis.

Amélioration du confort acoustique

En assurant une bonne étanchéité à l'air, le confort acoustique des occupants va généralement se voir amélioré. Il est donc intéressant d'assurer l'étanchéité à l'air dans des environnements bruyants (grands axes routier, chemins de fer, industrie,…) et entre des unités d'occupation différentes.

Ceci est principalement valable pour les bruits aériens. En effet, toute ouverture dans une paroi (et donc tout source d'inétanchéité à l'air) permettra le passage des bruits aériens.

Par contre, en rendant les bâtiments plus « insonorisés », il faudra prêter une attention particulière aux bruits générés par les installations techniques (ventilation, chauffage,…) car ceux si seront plus vites remarques et deviendront donc des sources potentielles d'inconfort des occupants.

Arbitrage

Ventilation et étanchéité

L'augmentation de la consommation énergétique liée à la ventilation (mécanique et infiltration/exfiltrations) est d'autant plus importante que les bâtiments deviennent fortement isolés. En effet, comme la perte de chaleur par transmission diminue, la perte de chaleur par ventilation prend une part plus importante dans la consommation globale du bâtiment. L'isolation renforcée des bâtiments va donc de pair avec l'étanchéité des bâtiments.

Améliorer l'étanchéité du bâtiment sans le ventiler peut également mener à des problèmes de mauvaise qualité de l'air, de condensation sur les parois délimitant le volume protégé, de moisissures, ...

Au contraire, placer une ventilation dans un bâtiment très peu étanche n'est pas une solution non plus. En effet, dans son article "La ventilation et l'infiltration dans les bâtiments : la situation en Belgique" (1986), le CSTC précise qu'un système de ventilation mécanique ne peut fonctionner correctement que pour un taux de renouvellement de l'air à 50 Pa (n50) inférieur à 5/h-1.

Ne pas étanchéifier un bâtiment et ne pas le ventiler n'est pas non plus la solution vu que les débits d'air frais sont tout à fait incontrôlables:

  • En fonction de la direction du vent, la répartition des flux d'air dans le bâtiment change alors que les besoins en air neuf sont, eux, théoriquement constants.
  • Par grand vent, les risques de courant d'air sont importants et les pertes d'énergie sont incontrôlables. A l'inverse, par temps calme, les débits d'air neuf peuvent être insuffisants pour assurer une bonne qualité d'air intérieur.
  • La surface totale des fuites d'un bâtiment est souvent insuffisante pour atteindre les débits exigés par la norme.
  • Les inétanchéités du bâtiment sont souvent mal réparties conduisant à des inégalités de ventilation entre les locaux.
  • Les bruits aériens extérieurs pénètrent facilement dans le bâtiment.

Chauffage et étanchéité

Le dimensionnement de l'installation de chauffage se fait sur base des pertes de chaleur par transmission (par les murs, les fenêtres, la toiture, ...) et des pertes de chaleur par ventilation. Donc, nous avons tout intérêt à diminuer et contrôler les pertes par infiltration et ventilation du bâtiment.

Confort et étanchéité

Une utilisation rationnelle de l'énergie consiste à assurer le confort des occupants tout en maitrisant les consommations énergétiques. Il faut donc limiter les apports d'air extérieur à la quantité nécessaire et suffisante (ni plus, ni moins !) pour maintenir la qualité de l'air intérieur. En éliminant ces infiltrations d'air parasites (c'est-à-dire en améliorant l'étanchéité à l'air de la construction) et en créant une ventilation organisée (c'est-à-dire intentionnelle, grâce à des grilles, des ventilateurs, ...), on fournit la quantité d'air frais juste nécessaire aux occupants, limitant ainsi les consommations énergétiques au minimum.

Dernière révision le 01/01/2013