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Méthodologie pour la pose de châssis neufs

Identifier les contraintes liées au projet

Quels sont les paramètres qui influencent le choix d'un type de revêtement de sol intérieur ?

Le contexte de mise en œuvre des châssis

Identification du contexte de mise en œuvre des châssis afin de faire un choix adapté aux contraintes locales :

Réglementation urbanistique

Voir ‘Réglementation urbanistique et autres – RCU / RCUZ'

Contexte

  • Performance acoustique attendue en fonction du contexte dans lequel se trouve le bâtiment
  • Proximité ou non d'un lieu de production/fabrication de menuiseries extérieures pouvant influencer le choix d'un matériau.

Exposition des menuiseries aux intempéries / sollicitations

  • Les menuiseries aluminium (de seconde fusion) sont particulièrement adaptées aux cas où les menuiseries risquent de devoir répondre à des exigences de résistance élevées (ex : zone de toiture / zones peu accessibles / localisation urbaine / façade très exposée aux intempéries ou à la pollution, etc.).
  • Les châssis en bois nécessitent traitement ou classe de durabilité minimale.
  • Dans le cas des châssis bois-aluminium, le capot en aluminium limite les dégradations provoquées au châssis soumis aux conditions climatiques extérieures.

Performance énergétique attendue

Coefficient de transmission thermique des menuiseries

La quantité de chaleur perdue au travers d'une fenêtre est déterminée par la valeur Uw du châssis constituée principalement par l'ensemble vitrage (Ug) et profilés (Uf). Lors du choix d'une fenêtre, il faut donc tenir compte de ces valeurs, imposées par la réglementation PEB de la Région Bruxelles-Capitale. (Voir conception – Réglementation PEB)

(voir Diminuer les pertes par transmission)

Le bois et les matières synthétiques isolent intrinsèquement mieux que l'aluminium, matériau thermiquement très conducteur.

  • Dans le cas des châssis bois-aluminium, l'aluminium, qui n'est pas en soi un matériau particulièrement isolant, est combiné aux performances thermiques du bois.
  • En tant que matériau, l'aluminium est mauvais isolant. Les profilés en aluminium pourvus d'une coupure thermique peuvent néanmoins atteindre des valeurs Uw très proches de celles des châssis en bois ou synthétiques.

On se référera aux agréments techniques des produits.

Etanchéité à l'air des menuiseries

Afin de limiter la consommation d'énergie, les risques d'inconfort dû aux courants d'air,… les fenêtres doivent être étanches à l'eau et à l'air. (voir Améliorer l'étanchéité à l'air)

L'étanchéité à l'air ai sein du châssis doit être soignée, mais également entre le châssis et la baie. (Voir Exécution)

Performance acoustique

Les fenêtres sont le point faible de la protection contre les nuisances sonores. Le confort acoustique qu'elles assurent dépend majoritairement du vitrage et de l'étanchéité à l'air au pourtour du châssis. Il faut donc rechercher une étanchéité et une homogénéité maximale pour limiter le risque de fuites sonores (lien Assurer le confort acoustique des bâtiments).

Châssis

  • Menuiserie à multi-frappe et/ou à chambre multiple.

  • Attention particulière à accorder aux joints entre dormant et ouvrant.

  • Attention particulière à accorder à la jonction entre le châssis et la baie.

  • Le bois a d'excellentes performances acoustiques.

Vitrage

  • Deux feuilles de verre de même épaisseur se mettent en résonance à la même fréquence de vibration sonore. L'utilisation d'un double vitrage pourvu de vitres d'épaisseurs différentes permet de pallier ce problème.

  • Utilisation d'un double vitrage acoustique (disposant de deux verres d'épaisseurs différentes) lorsque sa surface est supérieure à 60% de la surface totale de la porte ou de la fenêtre.

  • Les performances acoustiques du verre feuilleté acoustiquement amélioré sont quant à elles bien meilleures, mais annulées si le verre est fendu ou si des interstices subsistent.

Consulter également le dossier Assurer le confort acoustique.

Fréquence et type d'entretien nécessaire

L'entretien que nécessitent les menuiseries extérieures est à prendre en compte dans le choix des menuiseries extérieures. Le type, la fréquence et le coût de l'entretien varient en effet en fonction du matériau choisi.

Bois

La fréquence d'entretien dépend du type de produits. Pour obtenir des caractéristiques de résistance nécessaire aux menuiseries extérieures exposées aux intempéries, dans le cas de châssis bois, une classe de durabilité naturelle du bois I ou II est exigée. Toutes les essences de bois locales ne répondent pas à ce critère.

Pour les classes de durabilité du bois, voir dispositif ‘Châssis bois'.

Différentes pistes peuvent être envisagées :

  • Un traitement oléo thermique (bains d'huiles végétales) permet de valoriser les essences locales (hêtre, douglas, épicéa, mélèze...) en leur conférant une dureté, une stabilité dimensionnelle et une résistance aux agents biologiques de la dégradation. Cette technique permet l'usage de châssis ne nécessitant pas d'entretien.
  • Si une finition est nécessaire pour ‘protéger' le bois : recourir à des lasures ou peintures à dispersion aux résines naturelles, sans solvants. Ces lasures plus respectueuses de l'environnement nécessitent un suivi plus régulier.
  • Veiller à la mise en œuvre adéquate du bois (orientation, ambiance, ventilation, évacuation adéquate de l'eau de ruissellement, remontées capillaires…)
  • Le bois est fréquemment traité pour résister aux moisissures et aux insectes. La plupart du temps, le traitement se fait par imprégnation de substances toxiques. Ces substances se transformeront tôt ou tard en déchets chimiques sans compter des éventuels effets néfastes pour la santé. Si on opte pour un bois exigeant un traitement, celui-ci sera donc fait à l'aide de produit sans impact sur l'environnement et sur la santé.

Bois-aluminium

Dans le cas des châssis bois-aluminium, un capotage aluminium permet de protéger le bois de l'ambiance extérieure (réduction de la fréquence des entretiens), tout en permettant l'usage de châssis avec un meilleur écobilan (douglas, mélèze, chêne…).

Aluminium et PVC

Les châssis aluminium et les châssis en PVC ne nécessitent pas d'entretien particulier.

Les coûts

Coût de l'investissement de base

Le coût de la mise en œuvre d'une solution intervient dans le choix du matériau. Celui-ci varie en fonction de la taille des fenêtres, des profilés, du vitrage, etc.

Tous les projets comportent des spécificités susceptibles de modifier le coût d'intervention (localisation géographique, accessibilité, surfaces d'intervention, …). Il importe donc pour chaque réalisation de se référer à un fabricant, un revendeur ou un installateur.

  • Voir ‘Mise en œuvre ­ aspects relatifs a chaque dispositif'
  • Voir ‘Eléments du choix durable – Aspects économiques'

Coût de l'entretien

  • Voir ‘Eléments du choix durable – Aspects techniques'
  • Voir Dispositifs

Choisir un matériau de châssis à faible impact environnemental

Principes de base

  • Vérifier la composition des menuiseries extérieures et favoriser l'utilisation de matériaux recyclables. Pour évaluer l'impact environnemental des menuiseries extérieures, il faut regarder l'ensemble des composants, pas uniquement le matériau principal.
    • Afin de favoriser le recyclage des menuiseries, éviter les matériaux composites
    • Favoriser les menuiseries extérieures dont la matière première est renouvelable ou issue de filière de recyclage
    • Proscrire les menuiseries extérieures dont la matière première peut être source d'émission de substances ou de particules nocives
  • Vérifier l'origine géographique de la matière première : régionale / nationale / européenne / mondiale ?
    • Limiter les dépenses d'énergies liées au transport des matériaux.
  • Vérifier la conformité avec les normes applicables (PEFC / FSC /…)
    • Vérifier quelles sont les précautions liées à l'extraction de la matière première : sécurité des travailleurs, contexte social ?
  • Choisir les matériaux en tenant compte des possibilités de réparation qu'ils offrent.

Voir également Dossier | Le cycle de vie de la matière : analyse, sources d'information et outils d'aide au choix.

Valeur environnementale des châssis en bois

Le bois est une matière première renouvelable naturelle issue de l'exploitation des forêts. L'usage de bois européen est à privilégier par rapport aux bois tropicaux. Dans les deux cas, un label (FSC) et/ou PEFC (bois européen) est à exiger.

L'utilisation du bois en accord avec les critères environnementaux doit répondre à trois conditions relatives à son origine, son traitement et à la présence d'un label.

  • Le bois doit être d'origine locale ou géographiquement proche : bois belge ou provenant de l'Union Européenne.
  • Le bois ne doit pas nécessiter de produits de traitements néfastes pour l'environnement ou la santé (choisir un bois suffisamment résistant ou préférer les traitements par autoclaves ou platonisation, ou au sel de bore), tout en ne nécessitant pas un entretien lourd et fréquent, non peint ou peint avec une peinture respectueuse de l'environnement et de la santé. A cette fin, on utilisera de préférence du bois appartenant à la classe de durabilité I ou II (ou éventuellement III) (voir Dispositif ‘Châssis en bois').
  • On optera de préférence pour un bois local labellisé FSC (Forest Stewardship Council) ou PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification), garantissant une exploitation forestière durable (voir Label).

Voir Dispositifs – Châssis en bois

Valeur environnementale des châssis bois-aluminium

Par rapport à un châssis métallique, le châssis bois-alu permet par les propriétés isolantes du bois une économie sur les consommations de combustible.

L'apposition d'un capot alu permet la protection de ce châssis bois et permet d'éviter le recours à des bois nobles.

Valeur environnementale des châssis en aluminium

L'aluminium est issu de matière première non renouvelable, mais présente en quantité suffisante (bauxite, charbon, gaz naturel et pétrole). Sa fabrication nécessite une grande quantité d'énergie. La plupart des châssis aluminium intègrent dans leur fabrication une part de matière première issue du recyclage. 92 à 98% des profilés sont effectivement collectés. Ceci permet une économie non négligeable de ces matières premières.

Des polluants sont produits en phase de fabrication et lors du recyclage (en moindre quantité) des menuiseries extérieures en aluminium: poussières, microparticules, HCl (acide chlorhydrique dommageable pour la couche d'ozone), SO2, COV, dioxines et furanes.

Il existe des châssis en aluminium de seconde fusion, leur impact environnemental est plus faible que celui des châssis de première fusion, car ils sont produits à partir de résidus de fabrication et de produits d'aluminium en fin de vie.

Valeur environnementale des châssis en PVC

Le PVC est issu de matières premières non renouvelables liées à la chimie du chlore. Sa fabrication nécessite une consommation élevée d'énergie. Des efforts sont réalisés pour limiter les produits utilisés lors de la production (additifs, plastifiants…).

Les processus de fabrication et d'élimination des châssis en PVC émettent de nombreux polluants (dioxines, acide chlorhydrique néfaste pour la couche d'ozone, phtalates, PCB…) toxiques (bioaccumulation chez l'homme : cancérigène, influence la reproduction) et écotoxiques (persistants dans l'environnement : présence dans les sédiments et les boues d'épuration).

  • Notons cependant que les industriels du secteur cherchent à minimiser l'impact de leurs produits, notamment autour du label 'Greenline', qui présente des exigences sévères de limitation des produits polluants utilisés lors de la production des châssis en PVC.
  • Il est à noter qu'il existe dans filières de recyclage de châssis PVC. L'impact environnemental des châssis PVC issus des filières de recyclage est beaucoup plus favorable.
Récapitulatif des performances environnementales
 

Performance thermique

Durée de vie estimée*

Bois dur européen traité, issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne : 40 à 50ans

Bois tendre européen traité, issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne : 40 à 50ans

Bois dur européen traité, non issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne : 40 à 50ans

Bois tendre européen traité, non issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne : 40 à 50ans

Pin traité ;

issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne : 40 à 50ans

Bois tropical dur, issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne à élevée : 40 à 60ans

Aluminium 97%, anodisé

3,5-4,2 W/m²K

(avec coupure thermique)

Durée de vie élevée : > 60ans

Aluminium 47%, anodisé

3,5-4,2 W/m²K

(avec coupure thermique)

Durée de vie élevée : > 60ans

Aluminium 97%, thermolaqué

3,5-4,2 W/m²K

(avec coupure thermique)

Durée de vie élevée : > 60ans

Aluminium 47%, thermolaqué

3,5-4,2 W/m²K

(avec coupure thermique)

Durée de vie élevée : > 60ans

PVC (avec renforts métalliques)

1,5-3 W/m²K

(en fonction du nombre de chambres et de la présence de renforts métalliques)

Valeur typiques : 40 à 50 ans. Plus si présence de renforts métalliques.

Bois tropical dur , non issu d'une forêt gérée durablement

1,6-1,8 W/m²K

(en fonction de l'essence du bois)

Durée de vie moyenne à élevée : 40 à 60ans

* Hypothèses retenues dans le Guide de la construction et de la rénovation durables, CRTE. Les durées de vie de menuiseries sont particulièrement difficiles à estimer, par manque de recul et d'études statistiques des mises en déchet.

Limiter les émissions de polluants nocifs pour la santé

Critères environnementaux liés au traitement des châssis bois

Les châssis bois peuvent nécessiter le recours à des produits de préservation insecticides et fongicides nocifs pour la santé. L'impact sanitaire et environnemental de ces produits est à limiter autant que possible. Le choix du matériau devra être fait en ce sens.

Il est possible de limiter l'impact des produits de traitement sur la santé et l'environnement en optant pour une essence de bois et une classe de durabilité adaptées, ce qui permet de dispenser d'un traitement supplémentaire et de limiter la fréquence d'entretien.

  • En effet, l'essence du bois et la classe de risque détermineront si un traitement préventif du bois est nécessaire. Le traitement du bois peut souvent être évité par le choix d'un bois plus résistant et ayant donc une classe de durabilité naturelle plus élevée. Toutefois, dans certains cas, on peut utiliser un bois de durabilité inférieure, mais traité avec un procédé sans impacts sur la santé et sur le futur recyclage du bois, comme par exemple la rétification (modification thermique). Ce procédé consiste à chauffer le bois à 200°C, et permet d'augmenter la résistance de nombreuses essences disponibles localement. Si un traitement est cependant nécessaire, le choix devra être dirigé vers des produits les moins nocifs, par exemple les sels de bore (uniquement en usage intérieur).
  • Si le châssis a fait l'objet d'un traitement dans la masse en usine, celui-ci demandera moins d'entretien

(Voir Dispositif châssis bois)

Par ailleurs, un choix adéquat de la protection et de la finition ainsi qu'un entretien régulier et approprié de la finition assureront la conservation des menuiseries extérieures.

Dernière révision le 01/01/2013