Enjeux
Le choix d'un revêtement de finition intérieure dépend, bien sûr, de sa destination. Il est choisi en fonction des besoins auxquels il devra répondre (hydrophobe dans les pièces d'eaux, résistant et facile d'entretien dans les lieux de passages, etc.) et de son aspect visuel, qui apporte une plus-value esthétique aux usagers des lieux dans lesquels ils sont placés. Dans une démarche de construction durable, il est toutefois conseillé de tenir compte d'une série d'autres aspects.
En effet, ces matériaux sont en contact direct ou indirect avec l'ambiance intérieure et peuvent donc avoir des conséquences sur la santé des occupants (émissions de COV, formaldéhyde, solvants), ils jouent également un rôle sur le confort interne et la régulation du climat intérieur (régulation de l'humidité, confort thermique, acoustique).
Point de vue impact environnemental, mis à part la problématique de la matière et son cycle de vie (voir Dossier | Problématique et enjeux d'une utilisation durable de la matière et Dossier | Le cycle de vie de la matière : analyse, sources d'information et outil d'aide au choix), le choix d'un matériau et sa mise en œuvre influencent grandement la production de déchets lors de l'utilisation du bâtiment. Les matériaux de finition ayant de « réelles » durées de vie très différents des durées de vies « théoriques » (effet de mode, changement de propriétaire, transformation du bâtiment, dégradation intentionnelle, etc.), il est important d'anticiper ces modifications « prévisibles » en vue de faciliter ces interventions lors des différentes vies du bâtiment.
L'objectif de ce dossier est d'aider aux choix d'un revêtement de murs et de plafonds, sur base des propriétés environnementales, techniques et financières de ceux-ci, et ce de façon la plus « durable » et intégrée possible (Voir également Dossier | Eviter les polluants intérieurs).
Test d'enduits de finition
Démarche
D'une manière générale, on essayera de s'inscrire dans une démarche de gestion de la matière globale (ces aspects sont développés plus en détail dans les dossier Problématique et enjeux d'une utilisation durable de la matière et Le cycle de vie de la matière : analyse, sources d'information et outil d'aide au choix). Dans le cas des revêtements de murs et plafonds, plus particulièrement, on essayera :
En rénovation, envisager le maintien de revêtements existants.
La possibilité de conservation du revêtement existant dépend de l'état du revêtement existant et de l'adéquation entre celui-ci et la future occupation de l'espace.
Faire une utilisation rationnelle des matériaux et éléments
Avant toute spécification de matériaux nouveaux à mettre en œuvre, il convient de s'interroger sur les apports neufs qui sont réellement nécessaires. Dans ce cas précis, l'absence de revêtement, notamment sur les parois intérieures maçonnées, est l'optimum économique et environnemental. Ces parois n'ont cependant généralement pas les qualités de conforts et d'esthétiques souhaitées.
Choisir un matériau de revêtement adapté à l'usage / aux besoins.
Il s'agit d'identifier les contraintes propres à la situation envisagée et d'établir ce à quoi doivent répondre les alternatives envisageables : résistance à l'humidité, fréquence et type d'entretien, confort acoustique, caractéristiques du support, inertie thermique, lumière, etc.
Faire un choix de matériau en fonction de ses propriétés environnementales (sur base d'une analyse du cycle de vie) :
Ces analyses de cycle de vie sont effectuées sur un complexe « paroi » (différents matériaux) ou sur un matériau en particulier. Les résultats obtenus sont identifiables dans des bases de données qui centralisent ces informations et mettent en avant les différents impacts environnementaux.
Cette question et les différents « outils » qui existent sur le marché sont abordés dans le dossier Le cycle de vie de la matière : analyse, sources d'informations et outils d'aide au choix.
Limiter les impacts négatifs sur la santé des occupants
Le respect par les matériaux des différentes directives et normes est un bon point de départ pour limiter l'impact des matériaux sur la santé des occupants. En ce qui concerne les matériaux de finitions intérieurs on sera plus particulièrement attentifs aux émissions de COV, formaldéhyde et solvants. D'une manière générale on choisira des matériaux qui présentent un faible taux d'émissivités de ces composants (dotés de label faibles émissions).
Anticiper la durée de vie prévisible d'un matériau
Le choix d'un matériau est motivé par sa durée de vie et son impact environnemental, mais également par la fréquence de remplacement et son potentiel de réutilisation.
Une durée de vie importante est essentielle pour un matériau ne nécessitant pas (ou peu) de modifications au cours de son utilisation. Le choix durable intègre ce paramètre en plus du bilan environnemental mais il doit également, pour les revêtements appelés à être remplacés ou adaptés avant terme, contenir un critère d'adaptabilité ou de réutilisation. Un revêtement sera autant choisi en fonction de son adéquation à l'application (critères techniques et de santé) qu'à son impact environnemental comprenant son réemploi, sa revalorisation, etc.
Une attention particulière doit également être apportée au niveau de la différence qu'il peut exister entre la durée de vie « théorique » et la durée de vie « prévisible » qui peut être nettement inférieure pour des raisons n'ayant aucuns liens avec la qualité du matériau mis en œuvre, notamment dans le secteur commercial.