Aspects techniques

Espace disponible

• L'espace disponible, dans le bâtiment, sur la parcelle à construire, est-il suffisant pour permettre le dimensionnement adapté aux déplacements des PMR ?

• Les conditions techniques et architecturales d'un bâtiment existant permettent-elles l'adaptation ?
• La conception du projet permet-elle d'intégrer pratiquement et esthétiquement les dispositifs techniques destinés aux PMR ?

Il n'est pas toujours aisé d'intégrer l'ensemble des dispositifs de secours dans le cas de la rénovation d'un édifice existant : il n'est parfois plus possible d'élargir la baie d'une porte pour permettre le libre passage des PMR, de prévoir des sas d'attente pour leur évacuation, etc. Si l'architecture ne peut être améliorée aisément, avantageusement et de manière suffisamment « raisonnable » pour permettre l'évacuation et la sécurité de tous les occupants, d'autres réponses doivent être apportées au moyen par exemple de mesures organisationnelles (prévention, formation, sensibilisation des occupants du bâtiment).

Système constructif et flexibilité des espaces

Concevoir un bâtiment en vue de le rendre adaptable et de permettre une transformation de l'espace pour mieux répondre aux besoins spécifiques d'un ou plusieurs types d'handicap, exige notamment de pouvoir modifier la dimension de certaines pièces en déplaçant ou supprimant des cloisons, d'en renforcer d'autres pour la mise en place de certains dispositifs, etc. Dans le cas de la construction neuve, le choix d'un système constructif, influence grandement la flexibilité des aménagements intérieurs :

• un système constructif par éléments porteurs ponctuels (poteaux-poutre par exemple) avec un cloisonnement indépendant de la structure permet une flexibilité aisée de l'espace. En revanche les cloisons susceptibles d'être déplacées ou modifiées doivent être dépourvues d'installations techniques (électricité, plomberie, chauffage).
• une structure massive et continue implique plus de difficultés en termes de flexibilité de l'espace mais offre des avantages au niveau de l'isolation acoustique (favorable aux personnes présentant des déficiences auditives), de la résistance aux chocs, de l'ancrage de certains dispositifs (par exemple: barre d'appui),etc. Voir dossier Problématique et enjeux d'une utilisation durable de la matière).

Dimensionnements généraux

Que le bâtiment soit accessible, visitable, adaptable ou adapté, il convient de dimensionner en premier lieu :

• les espaces de circulation tant au niveau des abords qu'à l'intérieur du bâtiment, dans les zones accessibles quelle que soit la configuration du parcours;
• la largeur des passages et des portes;
• les espaces d'approche et de la zone d'utilisation des équipements et mobiliers utiles à l'exercice d'une activité.

Le confort des pentes et escaliers dépendra du degré d'inclinaison ou du rapport profondeur/hauteur de marche.

Remarque : toutes les dimensions de ce point sont reprises du R.R.U. titre IV et du cahier : ‘Un logement pour tous' Ministère de l'Action sociale, Logement et Santé de la Région Wallonne.

Les aides à la mobilité

Source : « Vademecum personnes à mobilité réduite dans l'espace public », Bruxelles Mobilité, mai 2008

L'aire de rotation

Source : « Vademecum personnes à mobilité réduite dans l'espace public », Bruxelles Mobilité, mai 2008

Les zones de vision

Remarque: la hauteur d'assise dépend de la motorisation ou non de la chaise

Source : « Vademecum personnes à mobilité réduite dans l'espace public », Bruxelles Mobilité, mai 2008

Anticipation des évolutions pour permettre une adaptabilité aisée

Dès le début de la conception, quelques principes clés peuvent être intégrés au projet afin de permettre la transformation d'un bâtiment « accessible » en un bâtiment « adapté » à de nouveaux besoins (sans que ces aménagements soient pour autant pénalisants pour les autres usagers) :

• Les travaux ne doivent idéalement ni toucher à la structure, ni aux gaines, ni aux réseaux communs du bâtiment. Quel que soit le système constructif du bâtiment, il est utile de prévoir un cloisonnement indépendant de la structure entre les pièces les plus susceptibles d'être modifiées. Ceci permettant une adaptabilité plus aisée de la configuration spatiale : suppression de cloisons, modification, dédoublement, etc.
• Veiller à ce que les installations techniques (électricité, chauffage, plomberie) ne soient pas positionnées dans des parois susceptibles d'être déplacées ou supprimées.
• Prévoir des revêtements de sol uniformes et continus (entre le wc et la salle de bain, entre les différents espaces de vie ou de nuit, etc.) pour permettre le déplacement ou la suppression de cloisons sans devoir effectuer de raccords.
• Réserver des aires de manœuvres et prévoir des circulations accessibles : exemptes de tout obstacle, assez larges, sans marche ni ressaut, avec des portes de largeurs suffisante, etc.
• Permettre l'ancrage ou le démontage de certains éléments afin de transformer une pièce inadéquate en un local adapté : prévoir des points de fixation au mur ou au sol (cas des salles de bains avec barre d'appui, etc.).
• Positionner les commandes (clenches, interrupteurs, etc.) pour qu'elles soient facilement accessibles aux PMR, jouer sur les contrastes de matériaux, de couleurs, etc.
• Penser aux aménagements de confort (allèges basses, etc.)

Exemples appliqués aux logements

Dans le cadre d'un nouveau logement ou d'une rénovation, les espaces à rendre accessibles, adaptables ou adaptées sont les suivants :

Source: ‘Un logement pour tous' Ministère de l'Action sociale, Logement et Santé de la Région Wallonne. 

Exemple d'un logement adaptable ou adapté :

Dossier aires libres : « Logement – adoptons l'adaptable ! », novembre 2008

Exemple d'adaptation d'une chambre

Exemple d'adaptation d'une salle de bain

Schémas issu de  « Un logement pour tous – Pour une Wallonie accessible », initiative du Ministre de l'Action sociale, du Logement et de la Santé de la Région wallonne Willy Taminiaux