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Enjeux et démarche

Enjeux

Une responsabilité individuelle et collective

Le paysage urbain n'est pas statique ; il évolue constamment, à des échelles diverses et selon la vitesse définie par les pratiques urbaines. Tant au niveau du territoire (infrastructures de surface et souterraines, espaces publics, etc.) qu'à l'échelle du bâtiment (interventions sur les parcelles, édifices destinés au public ou aire domestique privée), le paysage urbain se transforme quotidiennement en fonction des choix individuels et des orientations collectives.

De ce fait, protéger, gérer et aménager notre cadre urbain est d'intérêt public, et relève de responsabilité individuelle et collective : à travers la création architecturale, il revient au concepteur de veiller à la qualité des constructions et à leur intégration harmonieuse dans leur milieu environnant ainsi qu'à la sauvegarde du patrimoine architectural et naturel dans lequel il vit.

Voir dossier Favoriser la biodiversité

Un lieu d'échanges

Outre le respect et la requalification de l'existant, chaque projet est une opportunité pour concevoir et penser autrement le bâti, plus respectueux de l'environnement, mais aussi plus respectueux du vivant, de l'humain et de la qualité de vie en ville.

Voir dossier Optimiser l'intégration durable d'un bâtiment dans son environnement physique

La recherche de qualité du paysage constitue un enjeu pour le maintien et de la création de liens sociaux ; qualifier la ville, permet d'inscrire de la valeur dans l'espace, de donner vie aux quartiers, d'ouvrir des opportunités d'échanges. Places, rues, cours, jardins deviennent potentiellement des lieux de rencontre et d'animation.

Voir dossier Favoriser les opportunités d'échange entre le bâtiment et son contexte/au sein du bâtiment).

Valoriser un cadre de vie de qualité permet également de favoriser les modes de déplacement doux ; le plaisir d'être en rue, de parcourir l'espace public, de découvrir son quartier et de se (ré) approprier la ville.

Voir dossier Favoriser la mobilité active

Démarche

Contribuer au cadre de vie

Chaque bâtiment est susceptible de participer à la valorisation et l'embellissement de la ville : toute intervention étant l'occasion de contribuer à structurer et configurer l'espace public pour le rendre harmonieux. La qualité de l'enveloppe bâtie (son traitement architectural, son gabarit, son implantation) dans son rapport avec l'espace public, la délimitation claire des espaces privés, partagés et publics, le traitement des rez-de-chaussée sont autant d'éléments qui façonnent le sens de l'appartenance à un lieu, favorisent le développement d'une identité collective et contribuent au sentiment de sécurité dans la ville.

Créer un dialogue, une continuité, une articulation

L'intégration d'un projet est réussie lorsque celui-ci entre en dialogue avec le tissu urbain environnant (gabarit, typologie et architecture des façades, complémentarité du programme avec les fonctions avoisinantes, continuité ou lien avec les maillages vert et bleu, etc.) et lorsqu'il tend à souligner et à valoriser une ou plusieurs séquences visuelles existantes, voire à en proposer de nouvelles (cadrage des vues, mise en valeur d'un édifice, relations entre des composantes du paysage, etc.).

Immeuble de logements, Uccle, FHW architectes

Figure 2 : Immeuble de logements, Uccle, FHW architectes – photo : Y. Glavie© Y. Glavie

Sauvegarder le patrimoine

Le patrimoine culturel, naturel et architectural d'une ville est un héritage précieux. L'entremêlement des époques et des styles, l'interaction entre le patrimoine bâti et paysager – exceptionnel comme ordinaire - confère au paysage urbain des particularités distinctives qui participent à l'affirmation de l'identité et de la vitalité d'une ville. Mettre en oeuvre toutes les opportunités en vue de sa conservation ou de sa restauration constitue dès lors une ressource essentielle pour valoriser le caractère du paysage urbain, pour renforcer l'habitabilité et la vivabilité d'une ville et pour intensifier son usage. Cela contribue à favoriser l'identification à la ville et à susciter un sentiment d'appartenance bénéfique tant à l'individu qu'à la collectivité.

Sauvegarder le patrimoine permet en outre de favoriser le développement économique de la ville, grâce sa mise en valeur touristique et comme vecteur de promotion du territoire. Bien maitrisée, la sauvegarde du patrimoine peut devenir un élément de stratégie pour parvenir à un équilibre durable entre croissance urbaine et qualité de vie.

Logements, Schaerbeek, Philippe Abel

Figure 3 : Logements, Schaerbeek, Philippe Abel - photo : Y. Glavie© Y. Glavie

Renouveler le bâti dégradé

Dans un souci de développement durable, reconstruire la ville sur elle-même en remplaçant des édifices dans un état de dégradation avancé et ne présentant que peu ou pas d'intérêt patrimonial permet de ne pas consommer de nouveaux terrains vierges et d'apporter une réponse à l'étalement urbain.

Densifier sans abîmer le paysage

Lutter contre la dégradation et la banalisation des paysages se traduit notamment par une densification des noyaux construits existants et une intensification de l'usage de la ville, à travers :

  • La rénovation des immeubles existants ;
  • La réhabilitation et la récupération des édifices non occupés ;
  • Les extensions en toiture ;
  • La construction de nouveaux immeubles dans les friches ou dans les « dents creuses ».

La ville évolue donc constamment et sa croissance se réalise par la mutation de son tissu urbain. Il est donc primordial de densifier de manière équilibrée et cette densification n'est durable que si :

  • Les sols ont été préalablement utilisés afin de n'utiliser qu'en dernier recours les terrains vierges. Quand c'est possible, l'imperméabilisation du sol est compensée par des systèmes de récupération des eaux pluviales et en égalant ou augmentant l'indice CBS+ (Coefficient de Biotope par Surface) ;
  • Une place est laissée à des « respirations » dans la ville (espaces publics, jardins, promenades, etc.) pour proposer un cadre de vie agréable, même dans les quartiers denses ;

Voir dossier Favoriser les opportunités d'échange entre les occupants du bâtiment et leur voisinage, dossier Récupérer l'eau de pluie et dossier Favoriser la biodiversité.

Favoriser une approche multisensorielle du paysage

La perception du paysage urbain est une expérience qui varie d'un usager à l'autre et qui se réfère à une expérience et un ressenti personnels des lieux. La vie en ville s'appréhende en effet, à travers les différents sens, l'interaction entre des éléments en mouvement (les passants, les véhicules, la végétation, etc.) et des composants statiques (les édifices, les monuments, les ponts, etc.).

La Savonnerie, rénovation de logements collectifs

Figure 4 : La Savonnerie, rénovation de logements collectifs, Bruxelles, MDW architecture - photo : Y. GlavieBruxelles, MDW architecture - photo : Y. Glavie

L'intégration d'un projet dans le tissu urbain existant est donc une opportunité pour aiguiser le ressenti pluri-sensoriel des usagers en créant des ambiances qui s'appuien,t non seulement sur la vue (séquences, perspectives, cadrages) mais aussi sur :

  • L'ouïe : la présence de l'eau, le vent dans la végétation, etc. ;
  • L'odorat : présence de plantations, activités spécifiques (boulangerie, etc.) ;
  • Le toucher : choix des textures, les revêtements de sol, etc.
Dernière révision le 01/01/2013