Retour à

Formaldéhyde

Appelé formol ou acide formique, le formaldéhyde est le composé organique volatil (COV) le plus courant. Présent dans le bois aggloméré, les colles ou les produits d'entretien, il est en quantité excessive dans la plupart des habitations. Son action cancérigène étant avérée, il faut limiter au maximum sa concentration dans l'air, en posant des choix de produits adéquats en amont et en prenant des précautions d'usage, comme une aération fréquente.

Carte d'identité

Le formaldéhyde (ou formol, acide formique) est le composé organique volatil (COV) le plus abondant et le plus fréquent des polluants de l'air intérieur.

Il provient de deux sources :

  • des combustions du bois émises par les cheminées à feux ouverts ou les fumées de tabac ;
  • des émissions gazeuses en tant que substance chimique. Ces dernières sont majoritaires dans les habitations, vu le nombre incalculable d'usages du formaldéhyde dans notre quotidien.

Il sert à la fois de liant et de conservateur dans les panneaux de particules de bois agglomérées et les produits de bois enduits d'urée formol (mélaminé, stratifié, contre-plaqué). Il est ajouté comme conservateur dans les peintures, les colles, les vernis. C'est un liant pour les adhésifs, les laines d'isolation de verre et de roche. Il entre dans la composition de nombreux nettoyants (détergents) et des produits cosmétiques. L'industrie du textile l'utilise pour obtenir une bonne tenue des tissus.

En 2004, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) l'a classé cancérigène pour le naso-pharynx pour les travailleurs exposés à cette substance. Mais pour la population générale, il ne va pas non plus sans poser de nombreuses questions : parce qu'il est présent partout et en quantité très élevée dans les habitations et particulièrement les écoles et les chambres d'enfants.

Formaldehyde1
Formaldehyde2
Formaldehyde3

Les sources d'exposition

Les meubles en bois aggloméré ou les panneaux de particules sont les matériaux qui émettent le plus ce COV. En règle générale, il y a de très fortes émissions issues de ce type de mobilier dans les premiers jours, puis les quantités décroissent très nettement mais peuvent durer des années. Les moquettes ne sont pas en reste : les quantités émises dépendent du textile employé, de la sous-couche (PVC, polyuréthane en contiennent aussi) et de l'adhésif utilisé pour la fixer. Les textiles d'ameublement, les tentures notamment, sont traités avec du formaldéhyde pour les rendre infroissables et leur assurer un tombant impeccable. La fumée de tabac en produit également mais de façon discontinue par rapport aux autres sources permanentes et disparaît après une heure d'aération.

Produits de nettoyage

Une autre source relativement méconnue mais inquiétante : les détergents et produits nettoyants. Des lingettes pour sols peuvent émettre plus de 1000 µg/m3 et après une heure, plus de 800 µg/m3 sont encore mesurés dans l'air. Certains nettoyants pour sols et pour moquettes laissent aussi une heure après des taux relativement importants et les valeurs ne baissent quasiment pas après plusieurs heures. Des labels existent pour minimiser les risques d'exposition en attendant une réglementation plus stricte.

Les effets sur la santé

Irritations des yeux et de la gorge, larmoiement, toux, éternuement, sécheresse des muqueuses nasales mais aussi de la bouche... autant de signes qui peuvent être liés à une exposition au formaldéhyde. A ces symptômes peuvent s'ajouter des maux de tête et de la fatigue selon la sensibilité de chacun. En tout cas, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que les personnes asthmatiques ou sensibles ne devraient pas être exposées de façon chronique (quotidienne et permanente) à plus de 10 µg/m3.

Concentration (μg/m³)Formaldéhyde
0 - 13,9Excellent
13,9 - 24,9Bon
24,9 - 34,3Moyen
34,3 - 55,4Mauvais
55,4 - 66,6Très mauvais
> 66,6Exécrable

Une exposition permanente des populations

Dans la réalité et selon des enquêtes menées dans les habitations en Belgique, en France et aux Etats-Unis, les moyennes s'établissent entre 20 à 50 µg/m3 d'air, voire plus. Le Comité Scientifique Européen pour la Santé et l'Environnement a d'ailleurs classé le formaldéhyde en tête des substances préoccupantes de l'air intérieur. Pour les autorités européennes, il faudrait atteindre les niveaux les plus faibles possibles. D'autant que chez les enfants, il a un effet plus important notamment sur leurs voies respiratoires. Le formaldéhyde est aussi une substance sensibilisante et allergisante : il est soupçonné de favoriser l'apparition d'un asthme et, chez ceux qui en sont atteints, de déclencher des crises à des valeurs plus élevées.

Enfin il sert souvent de conservateur dans les produits cosmétiques sans être indiqué sur l'étiquette alors qu'il est fortement irritant pour la peau.

Remédiation et prévention

L'aération reste le geste essentiel, à faire deux fois par jour notamment si la maison contient beaucoup de mobiliers en aggloméré (surtout durant la première semaine après l'installation d'un nouveau meuble) et pendant ainsi qu'après l'utilisation de nettoyants.

  • En amont d'éventuels travaux de peinture, le choix des produits est déterminant pour la qualité de l'air. Les labels tels que « COV réduits » ou encore l'éco-label européen sont préférables. Les peintures dites « naturelles » ou simplement la chaux sont encore moins émissives. Et pour protéger le bois mais sans lui donner un aspect vernis, il y a l'huile de lin.
  • Il existe une norme pour le bois aggloméré telle que l'Allemagne l'a établie dès 1983 (la norme E1) qui garantit une très faible émission de formaldéhyde.
  • La solution des bois massifs peut s'avérer coûteuse sauf à choisir du pin ou du sapin naturel qu'il est possible ensuite de peindre en choisissant des peintures naturelles.

Le ménage, fenêtres ouvertes

Les précautions d'emploi des produits ménagers sont toujours inscrites sur l'étiquette mais pas souvent respectées. Commencez par les lire et les appliquer. Des émissions de formaldéhyde peuvent persister dans l'air des heures après l'utilisation de certains produits (lingettes pour sols, nettoyants pour moquettes et sols).

Enfin, il existe des solutions plus naturelles et économiques pour la propreté de la maison et la santé des habitants (voir le dépliant de Bruxelles Environnement «Vivre dans un environnement intérieur sain»).

Télécharger la brochure

➩ Vue d'ensemble des dispositifs

Mis à jour le 30/11/2016