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Assurer des connexions entre les habitats

Afin de favoriser la colonisation des habitats de substitution, il est primordial d'assurer des connexions aussi bien verticales qu'horizontales entre les habitats et les espaces à caractère naturel environnants, de manière à ce que les espèces puissent assouvir l'ensemble de leurs besoins, dont notamment le besoin de nourriture. En effet, le bâtiment jouera, en milieu urbain, le rôle d'habitat analogue à celui d'une falaise en milieu naturel.

Assurer des connexions signifie concrètement :

  • Créer ou conserver des connexions existantes : cela concerne des connexions globales (avec les alentours) – locales (au sein de la parcelle),
  • Vérifier qu'on ne crée pas de barrière entres les habitats et les espaces naturels,
  • Planter des espèces adéquates, en fonction des espèces identifiées en phase précédente. En cas de suppression de plantations, les rétablir. Par exemple une haie plantée d'arbustes indigènes ou un mur couvert de lierre pour le moineau domestique, le tout agrémenté d'un coin nature du jardin. Pour des abeilles solitaires, les espèces de plantes à fleurs dépendront des espèces d'abeilles concernées.

Dans les milieux rocheux naturels, une succession de lichens, bryophytes, voire quelques plantes supérieures parviennent à se développer dans les fissures de la roche. Dans des fissures plus profondes ou dans des dépressions, l'accumulation d'humus peut s'avérer suffisante pour voir apparaître quelques portions de pelouses pionnières colonisées par des espèces de « plantes grasses » et de petites espèces de fleurs annuelles. Ces habitats particuliers permettent d'assurer une connectivité écologique entre le bas et le haut de la falaise en jouant le rôle de stepstones.

En milieu urbain, on tentera dès lors, au niveau local, de reproduire ces connexions, par exemple en intégrant des plantes grimpantes le long d'une façade ou en végétalisant une toiture plate secondaire. Il peut être très intéressant de prévoir la réalisation d'une partie du parement d'une façade en pierre sèche, ce qui permettra de se rapprocher au plus près d'un habitat naturel à condition d'y autoriser le développement de la végétation !

Façade verte - Votira, Spain

Façade verte© Ander Dylan / Shutterstock.com

Il est également important de concevoir un projet local en ayant une vision globale des connexions possibles entre les aménagements du projet et le maillage existant à une échelle plus large. Dans les cas où c'est possible, il est parfois préférable de délimiter la parcelle au moyen de haies plutôt que par des murs, en privilégiant les espèces locales (églantier, cornouiller sanguin, lierre, aubépine, prunellier, troène commun, charme, etc.).    

Ainsi, s'il existe une zone de développement de nature à proximité du projet, on tentera dans la mesure du possible de l'intégrer à la réflexion afin de la relier. Il est évidemment toujours intéressant de diversifier au maximum les habitats proposés sur le site.