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Toitures stockantes

Les toitures stockantes permettent de réduire les débits de pointe et de filtrer, dans une certaine mesure, les eaux pluviales en les retenant temporairement au plus près de la surface réceptrice. Les eaux sont ensuite, suivant le type de toiture envisagé, évacuées par évaporation, évapotranspiration ou relâchées à faible débit vers un exutoire, de préférence vers une zone d'infiltration dans le sol.

Quels types de toitures stockantes peut-on mettre en œuvre ?

Le dispositif s'applique le plus souvent aux toitures plates mais peut être également mis en œuvre pour des toitures inclinées en implantant des caissons qui cloisonnent la surface réceptrice.

Les différents types se distinguent par la couche de finition éventuelle :

  • les toitures vertes qui stockent les eaux :

  • les toitures gravier qui stockent les eaux au niveau de la couche de gravier ;
  • les toitures en eau, sans aucun matériau de finition par-dessus l'étanchéité.

Les avantages des toitures vertes et en gravier sont nombreux : augmentation de l'inertie thermique permettant de lutter contre la surchauffe estivale, développement de la biodiversité, la protection des membranes d'étanchéité contre les UV, réduction du ruissellement de l'eau, filtration partielle de l'eau,…

 

Coupe de différents types de toitures stockantes© Bruxelles Environnement

Comment choisir ?

Les points de comparaison entre ces solutions portent sur :

  • l'intégration paysagère ;
  • l'esthétique ;
  • le souhait d'une toiture-terrasse accessible ou non ;
  • le phasage des travaux ;
  • la fréquence d'entretien (surtout entre une toiture verte intensive ou extensive) ;
  • le prix ;
  • les matériaux mis en œuvre (nature, durée de vie, potentiel de recyclage) ;
  • etc.

Il est important d'étudier la faisabilité technique du dispositif en vérifiant notamment :

  • la stabilité du bâtiment (particulièrement pour les toitures stockantes végétalisées qui représentent une surcharge non négligeable) ;
  • la présence d'installations techniques pouvant empêcher sa mise en place ;
  • la durée d'exposition au soleil ;
  • la présence d'arbres à proximité.

Quel entretien ?

Toutes les toitures stockantes nécessitent au moins deux visites d'entretien par an pour veiller au nettoyage des systèmes d'évacuation (progressivement obstruées par du feuillage, des branchages, ...). L'entretien de la végétation des toitures vertes extensives demande une visite par an, voire moins. La végétation des toitures vertes intensives réclame le même entretien qu'un espace vert planté.

Quel coût ?

Prix hors taxes, comprenant fournitures et main d'œuvre.

  • Toiture en eau : dispositif de régulation des débits avec trop-plein.

  • En construction neuve, la toiture en eau n'occasionne que très peu de surcoût par rapport à une toiture classique, mais nécessite une réalisation soignée. La surcharge liée au stockage de l'eau n'occasionne pas, en effet, de renforcement de la structure, car elle correspond à la surcharge liée au poids de la neige qui doit de toute façon être intégrée dans le dimensionnement.

  • Toiture gravier : 280 à 400€/m³ de gravier roulé, soit 14 à 20€/m² pour 5 cm de gravier, à compter en plus de l'étanchéité de la toiture.

  • Toiture verte extensive : prix HT approximatifs (matériaux et main d'œuvre inclus), en fonction de la surface :

    • 80-100€/m² pour – de 50m²,

    • 60-80€/m² pour 50 à 100m²,

    • 40-60€/m² pour + de 100m²

 

Quai du Hainaut (Batex 140)© Bernard Boccara

Quels points d'attention pour la conception ?

  • En construction neuve, il est à noter, que l'eau temporisée en toiture ne représente rarement une surcharge supplémentaire puisqu'il est déjà nécessaire de prendre en compte une surcharge pour tenir compte :

    • de la présence éventuelle de neige (surcharge de 50 kg/m²)

    • d'une surcharge d'exploitation et d'entretien (même pour les toitures inaccessibles) en fonction des cas.

  • On peut raisonnablement considérer qu'il est possible de stocker 50 l/m² sans prendre en compte de surcharge supplémentaire (à faire valider par le bureau en stabilité et l'éventuel organisme de contrôle !).

  • Mise en place d'un régulateur de débit et d'un trop plein pour l'évacuation des eaux pluviales

  • Sur construction existante, la vérification de la stabilité de la toiture est incontournable, compte tenu de la surcharge en eau, en gravier et/ou en substrat. Notez toutefois que les toitures terrasses, même si elles ne sont pas stockantes, sont déjà dimensionnées pour tenir compte d'une surcharge liée au poids de la neige (ou d'eau jusqu'au niveau du trop-plein en cas de bouchage des évacuations.

  • En dehors des toitures végétales intensives, les toitures stockantes doivent être rendues inaccessibles aux piétons et aux véhicules (mais accessibles pour leur entretien) ou transformées en terrasse à part entière.

  • Les toitures techniques comportant des installations techniques (chaufferie, dispositif de ventilation mécanique, aéroréfrigérants, machinerie ascenseur, capteurs solaires,...) peuvent difficilement servir de toiture stockante.

  • Idéalement, les toitures vertes doivent être exposées au minimum quelques heures par jour au rayonnement solaire. Cependant, une exposition dans un site dégagé très lumineux sans soleil direct est envisageable.

  • La présence d'arbres à proximité augmente le besoin d'entretien.

 

Fonctionnement du dispositif d’évacuation en toiture stockante dans différentes situations© Bruxelles Environnement

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Bibliographie

Dernière révision le 17/08/2021