Retour à

Synthèse des éléments de choix durable

Synthèse des éléments de choix durable

Le tableau ci-dessous synthétise les différents éléments du choix durable au regard des solutions techniques. Pour chacun de ceux-ci, un symbole indique la pertinence relative de chacun des arguments. Dans la mesure où les éléments du choix durable alimentent la réflexion quant à la durabilité du projet, il s'agit bien d'une simple indication, qui de plus doit être interprétée dans chaque situation particulière.

ELÉMENTS DE CHOIX DURABLE

SOLUTIONS TECHNIQUES

 

Revêtements de sol en bois et dérivés

Revêtements de sol pierreux et céramiques (éléments/modules)

Revêtements de sol pierreux et céramiques continus  (bétons coulés)

Revêtements de sol souples

Revêtements de sol continus

Pose flottante

Pose collée

Pose non-collée

Pose collée

Aspects techniques

Technicité de la mise en œuvre

✓️ ❌❌ ✓️ ❌❌

Aspects environnementaux

Fin de vie : démontage, tri, récupération, recyclage

✓️ ❌❌ ✓️ ❌❌ ❌❌ ❌❌

Aspects économiques

Coût d'investissement

❌❌ ❌❌ ✓️ ❌❌

Coût d'entretien

✓️ ✓️ ✓️ ✓️ ✓️

Aspects socioculturels

Effets sur la santé

✓️ ❌❌ ✓️ ✓️ ✓️ ❌❌ ❌❌

Inertie thermique du produit

X

✓️✓️ ✓️✓️ ✓️ ✓️✓️

Absorbant acoustique

✓️✓️ ✓️ ✓️✓️ ✓️

Aspect sensoriel (sensation de chaleur)

✓️✓️ ✓️✓️ ✓️

✓️✓️

Impact positif important

❌❌

Impact négatif important

✓️

Impact positif moyen

Impact négatif moyen

x

Aucun impact

Chaque projet étant différent, une évaluation via TOTEM permet d'affiner les choix quant aux matériaux. Pour en apprendre plus, consultez la Solution | TOTEM - Un outil belge pour améliorer la performance environnementale des bâtiments.

Aspects techniques

Technicité de la mise en œuvre

La faisabilité technique varie très fort en fonction du revêtement choisi. Celle-ci détermine le besoin du recours à un professionnel.

Revêtements de sol réalisables sans l'intervention d'un professionnel

Parquets en bois massifs / stratifiés

Ces revêtements de sol sont habituellement mis en œuvre avec la technique de pose flottante. Ils sont munis d'emboîtements dont beaucoup permettent une pose sans colle d'une grande simplicité.

Lièges

La mise en œuvre s'effectue par collage ou système “Clic” rapide (ne nécessite pas de colle) sur tout type de support rigide, plan, lisse et sec.

Velours en fibres végétales, animales ou synthétiques

Généralement collés et parfois tendus par des plinthes pour une meilleure tenue dans le temps. La pose libre est déconseillée.

Vinyle

Généralement collé, sur un support sec et plan.

Revêtements de sol nécessitant l'intervention d'un professionnel

Béton lissé/poli

Ce type de surface nécessite un savoir-faire spécialisé, il faut savoir manier l'hélicoptère à polissage. Une couche de béton " de finition " sera déposée sur la chape et lissée avec cet appareil.

Epoxy et polyuréthane

Un sol époxy ou polyuréthane peut être posé sur pratiquement toutes les chapes (béton, bois, dalles) mais la pose doit être effectuée par un professionnel car il s'agit d'un travail assez complexe : plusieurs couches doivent être coulées sur une couche primaire d'adhérence.

Matériaux pierreux, céramiques ou terres cuites

Les céramiques peuvent être collées ou cimentées, mais certaines colles dégagent une toxicité affectant la qualité de l'air intérieur.

Linoléums naturels

La mise en œuvre s'effectue par collage (fraisé et soudé à chaud) sur tout type de support rigide, plan, lisse et sec. La qualité de réalisation des jonctions augmentera la durée de vie des linoléums.

Caoutchouc

Le caoutchouc doit être posé par un professionnel, car il s'agit d'un travail particulier. En effet, il faut éviter que la saleté reste accrochée derrière les pastilles en caoutchouc.

Aspects environnementaux

Fin de vie : démontage, tri, récupération, recyclage

Lors du choix d'un matériau, il est important de se poser la question de la manière dont il sera assemblé avec les autres composants du bâtiment. Le caractère démontable des matériaux de revêtements de sol influe grandement leur traitement en fin de vie. Les assemblages mécaniques permettent un démontage aisé et donc le tri et la valorisation des déchets lors de la déconstruction du bâtiment.

Adopter l'approche cycle de vie (voir Dossier | Problématique et enjeux d'une utilisation durable de la matière et Dossier | Le cycle de vie de la matière: analyse, sources d'information et outils d'aide au choix ) impose l'intégration d'objectifs de désassemblage et de déconstruction au projet, de la conception jusqu'à la mise en œuvre et ce pour toutes les composantes du bâtiment.

Aspects économiques

Coût d'investissement

Le coût des revêtements de sol est davantage fonction de critères esthétiques et fonctionnels qu'environnementaux. Les solutions écologiques ne coûtent pas forcément plus cher. Il est possible de trouver un tapis plain en laine véritable moins cher et qui vous plaît davantage qu'un produit voisin en polyamide.

  • Bien qu'épargnant l'achat de matériaux de revêtement de finition, la mise en place de sols en béton apparent sont des opérations qui nécessitent une main d'œuvre qualifiée dont le coût n'est pas à négliger. Ils deviennent économiquement avantageux sur de grandes surfaces (1.000 m2).

Coût d'entretien

Suivant le type de revêtement choisi, le coût de l'entretien peut s'avérer important, notamment si le matériau n'a pas été choisi en fonction des contraintes (techniques / usage /...) auxquelles il devra faire face tout au long de la vie du bâtiment.

Il faut également noter que certains matériaux peuvent facilement être remis en état par de légères réparations (exemple : plancher bois), tandis que d'autres doivent être totalement remplacés (exemple : tapis plain), ce qui engendre des coûts supplémentaires importants.

A ce propos, la pose par dalle plutôt que par rouleau/bandes facilite les réparations ultérieures. En effet, ce type de pose par ‘module' permet de remplacer un élément, sans devoir enlever une grande surface du revêtement de sol.

Aspects socio-culturels

Effets sur la santé

Les revêtements de sol d'origine synthétique (vinyles, caoutchouc synthétique) sont généralement à éviter sur le plan de la santé et de l'environnement. Ils sont émetteurs de composés organiques volatiles (COV), allergènes et sont difficilement recyclables. En général, une rationalisation de l'utilisation des matières synthétiques s'impose. Leur emploi ne devrait être envisagé que lorsqu'aucune alternative n'est possible. Dans le cas contraire, on veillera à établir une sélection de matériaux synthétiques ne diffusant pas de COV et propices au recyclage. Des garanties sont à demander à cet égard, au même titre que pour la santé.

Les colles et vernis sont une source très importante de pollution de l'air intérieur. Si on ne peut les éviter, on devrait prendre soin de choisir des produits à faible émission. Dans tous les cas, il importe de respecter les recommandations de sécurité énoncées par le fabricant et de s'assurer d'une bonne ventilation des locaux.

Emissions toxiques des colles

Les composants peuvent présenter, selon leur origine, des risques plus ou moins élevés pour la santé :

  • Les colles synthétiques les plus répandues sont à base de formol. Le dégagement de formaldéhyde qui en résulte est irritant et cancérigène. Les bois lamellés-collés, par exemple, en contiennent des quantités plus ou moins importantes.
  • Les colles d'origine naturelle sont à base de caséine, de cires, de latex naturel ou de résine de bois. Les solvants utilisés sont de l'eau, des huiles essentielles ou de l'essence de térébenthine. Le risque allergène de la térébenthine est variable selon l'origine géographique et l'âge des résines. Ces colles sont peu voraces en énergie lors de leur fabrication, sans risques pour la santé.

Emissions toxiques des protections de surfaces

Pour les matériaux organiques et minéraux, préférez les traitements à l'huile dure, l'huile de lin ou les cires. Ils ont l'avantage de faire corps avec ces matériaux. Dans le cas des lièges et des parquets vernis en usine, il convient de s'assurer que les produits de vitrification ne contiennent pas de biocides et n'émettent pas de formaldéhyde.

Par ordre de préférence, on utilisera :

  • Un vernis à base de résines naturelles
  • Un vernis en phase aqueuse à base de résines synthétiques

On évitera :

  • Les vernis polyuréthanes
  • Les vernis à durcisseurs acides

(Voir Dossier | Eviter les polluant intérieurs).

Inertie thermique du produit

Le choix d'un matériau de revêtement de sol intérieur peut avoir un impact très important sur l'inertie thermique d'un local, d'un bâtiment (voir Conception).

  • Par exemple, les revêtements de sol pierreux et céramiques augmentent fortement l'inertie thermique d'un local.
  • Par contre, un plancher, un tapis plain en diminuera son inertie, rendra la masse thermique étant moins accessible.

Absorbant acoustique

Le choix d'un matériau de revêtement de sol intérieur peut avoir un impact très important sur le confort acoustique dans les espaces.

Les revêtements de sol souples peuvent par exemple jouer un rôle important relatif à l'amélioration du confort acoustique (voir Conception).

Aspect sensoriel (sensation de chaleur)

Le choix d'un matériau de revêtement de sol intérieur peut être guidé par les sensations qu'il provoque au toucher :

Revêtements de sol en bois et dérivés

  • Les matériaux de revêtement de sol issus du bois sont chauds au toucher.

Revêtements de sol pierreux et céramiques

  • Les matériaux pierreux et céramiques sont froids au toucher.

Revêtements de sol souples

  • La laine de mouton allie chaleur et douceur. Elle possède beaucoup de ressort, de sorte que les fibres s'aplatissent peu.
  • Assez dru au toucher, le sisal est parfois associé à de la laine ou à d'autres fibres pour le rendre plus doux.
  • Les tapis plains offrent une sensation de chaleur, agréable au toucher.
  • Le vinyle est agréable au toucher.
  • Le linoleum accumule rapidement la chaleur ambiante et est doux et chaud pour les pieds.

Revêtements de sol continus

  • Les deux types de résines (polyuréthane et époxy) présentent une texture froide au toucher.

Voir Dispositifs