Retour à

Enjeux

De manière générale, le cycle naturel de l'eau permet à l'eau contenue dans l'atmosphère d'y retourner par la combinaison des principaux phénomènes suivants : précipitation, évapo(transpi)ration, infiltration/percolation, ruissellement.

Dans un environnement fortement urbanisé tel que la Région de Bruxelles-Capitale, ce cycle de l'eau est perturbé et la répartition des volumes d'eau entre les différents flux/phénomènes est fortement altérée avec pour conséquences des problèmes tel que la pollution et les inondations.

Le principal enjeu de la gestion durable de l'eau sur la parcelle et dans le bâtiment est de rétablir au mieux les fonctionnalités du cycle de l'eau.

Cycle anthropique de l'eau

Cycle anthropique de l'eau (petit cycle de l'eau)© Bruxelles Environnement

Cycle naturel de l'eau

Cycle naturel de l'eau (grand cycle de l'eau)© Bruxelles Environnement

Pour ce faire, il convient :

  • D'augmenter l'infiltration par le choix de matériaux de revêtements de sol extérieurs perméables ;
  • De favoriser l'évapo(transpi)ration par la plantation de végétation soit dans les abords des immeubles, soit encore sur leurs toitures ou en façades ;
  • De favoriser l'évaporation par la création de plans d'eau ;
  • De prévoir des volumes de stockage des eaux de pluie pour diminuer l'occurrence et l'envergure des inondations urbaines ;
  • De ralentir le débit d'évacuation hors de la parcelle ;
  • De limiter le captage d'eau au sein des nappes phréatiques, même s'ils sont réduits en Région bruxelloise.

    Cela commence par une consommation durable de l'eau potable.

Parking perméable et plantation destinée à habiller la façade à terme

 

Projet de commerce Caméléon – Batex [025]

Nouvelle crèche passive à Molenbeek

 

Projet de commerce Caméléon – Batex [025]

Coupe dans une noue d'infiltration du projet de l'asbl HOPPA

 

28701HOPPA – Batex [074]

Ces objectifs représentent des enjeux partiels multiples qui s'influencent et se renforcent mutuellement comme le montre le schéma ci-dessous. Il synthétise l'impact de l'urbanisation sur le cycle de l'eau et indique dans quel dossier du guide chaque problématique est traitée.

Impact de l'urbanisation sur le cycle de l'eau et lien avec les dossiers du guide traitant chaque problématique

 

figure6.jpg

Les impacts, identifiés ci-dessus, montrent clairement les limites de l'approche traditionnelle de l'assainissement pour la gestion des eaux pluviales. La maîtrise du ruissellement, qui favorise la qualité des milieux naturels récepteurs, la qualité de vie des habitants et une meilleure gestion des risques d'inondations, impose une approche globale du cycle de l'eau qui intègre l'ensemble des problématiques.

La gestion des eaux pluviales sur la parcelle

  • L'imperméabilisation des sols et le ruissellement urbain :

    L'urbanisation de la Région de Bruxelles-Capitale a générée une importante imperméabilisation des sols contribuant aux phénomènes d'inondation des fonds de vallée par débordements de cours d'eau ou du réseau d'assainissement collectif (plus courants).

Evolution de l'imperméabilisation du sol en Région de Bruxelles-Capitale. Intensité de l'imperméabilisation du bleu foncé (sol perméable) au rouge foncé (sol imperméable)

1955

 

figure7a.jpg

1985

 

figure7b.jpg

2006

 

figure7c.jpg

Source : étude réalisée par l'ULB-IGEAT pour le MRBC, AED/Direction de l'eau – octobre 2006

  • L'accélération du ruissellement :

    Les caractéristiques physiques (pente, encombrement, sinuosité, longueur de ruissellement, etc.) du réseau hydrographique naturel sont sensiblement différentes du réseau artificiel créé par l'homme (direct, souvent surdimensionné en amont, pente confortable, etc.). Ces changements provoquent une nette augmentation des vitesses d'écoulement et une diminution du temps de réponse des bassins versants, induisant une augmentation des débits de pointe, et donc des risques d'inondation si le bassin versant concerné y est sensible.

    En confirmation, il est observé une tendance à la hausse des inondations soudaines liées à des précipitations courtes et intenses.

    Une autre conséquence de cette accélération du ruissellement est une augmentation de l'érosion des sols.

  • L'artificialisation des eaux de surfaces :

    Les cours d'eau naturels progressivement busés, canalisés et enterrés suite à la croissance de l'urbanisation ont perdu leurs possibilités naturelles de débordement en cas de crues ou d'événements pluvieux exceptionnels reportant ces débordements en amont. Cela peut se révéler catastrophique tant au niveau écologique qu'au niveau matériel et humain. Par ailleurs, la disparition de tout contact entre les habitants et les cours d'eau entraîne petit à petit la perte de la culture de l'eau chez les citadins.

  • La pollution des eaux de ruissellement :

    C'est un aspect important de la gestion des eaux pluviales sur la parcelle. Les eaux pluviales de ruissellement provenant des surfaces imperméabilisées, même de certaines toitures, peuvent être chargées en polluants : poussières, matières organiques, métaux lourds, hydrocarbures, déchets divers,…

La rationalisation de l'usage de l'eau

  • La nécessaire maîtrise des consommations :

    Avec une moyenne de 106 litres d'eau par personne et par jour, la consommation moyenne des Bruxellois figure parmi les moins élevées d'Europe. Cependant, la Région de Bruxelles-Capitale soumet ses ressources en eau à des pressions qualitatives. La Région a aussi un impact quantitatif sur les ressources de la Wallonie qui l'alimente en eau (+/-97,5% de l'eau consommée dans la Région bruxelloise est importée de Wallonie).

  • L'économie d'eau a aussi un rôle sur la gestion des eaux usées :

    L'action sur les consommations d'eau sera prioritaire pour réduire la consommation d'eau potable mais aussi pour réduire les volumes d'eaux usées rejetés à traiter, les pollutions collatérales induites et les coûts de collecte et d'épuration, mais aussi, indirectement, le risque d'inondations.

  • L'usage indifférencié de l'eau potable :

    L'eau de distribution est un des produits de consommation les plus contrôlés. Pas moins de 62 paramètres en définissent la potabilité. L'eau courante a cependant donné lieu à un usage indifférencié : de la boisson au rinçage des toilettes,...

La gestion des eaux usées sur la parcelle

  • Le type de pollution des eaux usées :

    Sur le territoire de la Région voué en majeure partie au logement et aux activités tertiaires, du fait du contrôle des effluents industriels, la pollution de l'eau générée est essentiellement de type domestique (le rinçage des toilettes principalement).

  • Le rejet indifférencié des eaux usées :

    Une conception unitaire du réseau interne au bâtiment ne permet pas une gestion différenciée des flux d'eaux évacuées. A notre époque, les différents types d'eaux usées (eaux grises, eaux fécales, urines, eaux pluviales) ne devraient plus être considérés comme des flux de déchets mais comme des flux d'eau valorisables. La meilleure façon de les valoriser étant de ne pas les mélanger mais de les garder séparés depuis la source jusqu'à leur valorisation (ou leur traitement avant valorisation). En effet, le mélange des eaux usées de natures différentes engendre des pollutions plus complexes à gérer et à traiter.

  • La conception et le suivi des réseaux d'évacuation :

    Par ailleurs, la conception du réseau d'assainissement des eaux usées sur la parcelle doit permettre de s'assurer de l'intégrité et de la pérennité de la fonction de ce réseau sur le long terme : étanchéité, accessibilité et entretien régulier, localisation. Bien souvent encore, il est difficile d'identifier les réseaux existants et cette situation peut conduire à des pollutions plus ou moins importantes des sols et des réserves d'eau souterraines, par exemple, lors du raccordement malheureux du réseau d'évacuation des eaux usées sur un puits d'infiltration des eaux pluviales.

Dernière révision le 14/12/2023