Les analyses de cette page (textes, schémas) sont issues des rapports de l'Observatoire des Pratiques Innovantes (OPI) qui identifie les pratiques innovantes en construction durable en Région de Bruxelles-Capitale. Ces rapports ont été produits par l'ULB.
Stratégie
Située à Bruxelles, dans la commune de Neder-Over-Heembeek, la Ferme Nos Pilifs est une entreprise de travail adapté, occupant 145 personnes handicapées dans des métiers variés tels que l'atelier bio, la jardinerie, l'estaminet, l'épicerie et la ferme d'animation. Dans une optique de développement durable, cette institution a pris le parti de réduire ses consommations d'eau et de profiter au maximum de l'eau de pluie.
La parcelle n'étant pas connectée au réseau d'égouts, différents dispositifs ont été mis en place pour récupérer l'eau de pluie, réinfiltrer le trop-plein sur la parcelle, ainsi que traiter les eaux usées.
Stratégie mise en place
Récupération et infiltration des eaux
Toitures vertes
Le bâtiment est composé de toitures extensives ainsi que de toitures intensives. Une double-citerne permet la récupération d'une partie des eaux pour l'alimentation des WC, des douches et l'arrosage. La première citerne est plus petite et sert de débourbeur. La seconde citerne est surdimensionnée pour servir également de bassin d'orage.
Toiture verte extensive
Toiture verte intensive
(Source: Benjamin Thiebaux)
Noue
Le trop-plein de la citerne principale est envoyé vers une noue de rétention. Cette noue permet également de récolter les eaux de ruissellement.
Puits
Les épisodes pluvieux et de sécheresse étant de plus en plus violents, les citernes débordent régulierement mais sont aussi de plus en plus souvent vides (après environ 3 semaines sans pluie). C'est pour pallier le manque d'eau de pluie qu'un puits artésien (puits dont l'eau jaillit spontanément du sol) a été creusé. L'eau est utilisée pour l'arrosage.
Abords
Les plantations autour du bâtiment sont faites exclusivement des plantes indigènes et les accès piétons sont réalisés en dolomie. Seuls les accès marchandises sont imperméables, mais les eaux de ruissellement qui s'en écoulent sont in fine infiltrées dans le sol.
Marre Naturelle
Une marre naturelle récolte les eaux provenant de la noue de rétention et du lagunage. Le trop-plein se déverse sur le terrain à l'arrière.
Marre naturelle
Gestion des eaux usées
L'absence d'égout public dans la rue est compensée par la mise en oeuvre d'un système de lagunage des eaux usées. Ce lagunage est de type Mozaïque Hierarchisée d'Ecosystèmes Artificiels (MHEA). Dans ce système, après être passées dans une fosse sceptique, les eaux séjournent dans 3 écosystèmes consécutifs:
- un écosystème eau libre, dont le bassin est dépourvu de substrat et de végétation ;
- un écosystème semi-aquatique dite à macrophytes, qui contient 25 à 30 cm d'eau sur un substrat de 45 cm et où sont plantés des typhas ;
- un écosystème terrestre où l'eau est infiltrée dans le sol, ce dernier étant composé de sable et de graviers, et où sont plantés des saules.
Bassin d'eau libre
Bassin à macrophytes
Sauleraie
(Source: Benjamin Thiebaux)
Aller plus loin
Liens à consulter pour plus d'informations quant aux problématiques de gestion des eaux pluviales, récupération d'eau de pluie et gestion des eaux usées ainsi que leurs dispositifs associés :
Dossier | Gérer les eaux pluviales sur la parcelle
Dispositif | Puits
Dispositif | Bassins secs ou en eau
Dossier | Récupérer l'eau de pluie
Dispositif | Cuve de décantation
Dossier | Améliorer la gestion des eaux usées sur la parcelle
Dispositif | Techniques extensives