Les aérateurs ou mousseurs

Principe

Un aérateur (également appelé mousseur) est un composant incorporé dans la robinetterie ou dans un accessoire. Le plus souvent, les aérateurs fournis avec la robinetterie ne sont pas économes en eau. Cependant, ils existent des mousseurs qui permettent de limiter le débit en fonction ou non de la pression.

Les aérateurs économes (de classe Z respectant la norme française NF EN 246) permettent d'effectuer des économies d'eau en fonction de la pression de service du réseau.

Les aérateurs auto-régulés (normes américaines NSF et Watersense) permettent de limiter le débit fournit au robinet indépendamment de la pression du réseau.

Les aérateurs auto-régulés seront donc plus intéressant pour effectuer d'importante économie d'eau. Les mousseurs peuvent aussi jouer d'autres fonctions comme le comptage de la consommation, la sécurité enfant, ...

Evolution du débit en fonction de la pression de service du réseau pour différents types de mousseurs

(source : econeaume).

Fonctionnement des aérateurs auto-régulés

Le mousseur est constitué d'un noyau profilé, d'un anneau en élastomère souple (joint torique calibré) et de la cavité dans laquelle il est logé (bague). La pression du réseau d'alimentation a pour effet de comprimer l'anneau en élastomère qui se déforme et réduit ainsi le passage libre pour l'eau. L'ouverture est ainsi modifiée de façon à maintenir le débit à une valeur constante. Par effet Venturi, s'en suit un appel d'air, et un mélange sous pression d'air et d'eau dans une chambre d'homogénéisation. La perception de chaleur et de quantité est la même que pour un système traditionnel. L'eau issue d'un tel système paraît en outre plus dynamique et « crémeuse ».

Détail technique d'un mousseur

 

© CREAQ

 

© CREAQ

Ces aérateurs connaissent donc bien deux états :

1. État statique :   pas de débit, pas ou peu de pression. Le joint élastomère est détendu.
2. État dynamique : présence d'un certain débit. Dès que l'eau coule à travers le dispositif, le joint est comprimé, ce qui réduit les orifices de passage. La déformation du joint augmente avec la pression de l'eau.

Déformation de l'anneau en élastomère en fonction de la pression

(source Neoperl)

Types d'aérateur

Typologies de limiteurs de débit dynamiques

Types	Usage
Mousseur économique Débit dépendant de la pression du réseau	Sans restriction, moins intéressant que les autres types qui sont à privilégier
Mousseur auto-régulé  Débit constant quelle que soit la pression (de 2 à 6 bars) et inférieur à 10l/min	Sans restriction.
Mousseur autonettoyant  Comprend une structure en nid d'abeilles retardant le dépôt du tartre	Eau dure/entartrante
Mousseur limiteur Débit constant de 6l/min en position économe et 12l/min en débit max (pression de 3 bars) Passage d'une position à l'autre par pression sur le mousseur	Utilisations nécessitant, au moins occasionnellement, des débits plus importants
Mousseur de sécurité Débit réduit de 12l/min à 7l/min quand l'eau passe dans le mousseur. L'hélice apparente permet de visualiser le débit (le débit est  inférieur à3l/min si les pales apparentes). La couleur de l'hélice change au-delà de 39°C par sécurité.	Utilisation d'eau chaude sanitaire
Régulateur de débit sur pommeau de douche Débit réduit de 15 – 20l/min à 6 – 12l/min Positionnement entre le robinet et le flexible (pas de renforcement nécessaire) NB : moins performant qu'une douchette économe.	Sans restriction

Il existe aussi des limiteurs à 2 positions, « économiques » ou « classique », permettant de garder un débit normal (pour remplir un seau d'eau par exemple)

Economies

De manière générale, les économies d'eau espérées peuvent atteindre les 50%. Dans le cas d'un point de puisage comprenant de l'eau chaude sanitaire, on peut étendre le raisonnement et estimer que l'économie porte également sur le combustible ou l'électricité qui aurait été nécessaire pour produire l'eau chaude supplémentaire.

Avantages et inconvénients

Les limiteurs de débit constituent un moyen simple de diminuer de manière significative les consommations d'eau avec très peu d'investissements.

Points d'attention

Pression

Il est important de vérifier au préalable la pression en amont. Si la pression du réseau est supérieure à 4 bars, il est utile d'installer un réducteur de pression. Les robinets travaillent de manière optimale à partir d'une pression de 1 bar. Seuls certains points de puisage liés à des postes techniques nécessitent des pressions supérieures. On évitera donc de mettre l'ensemble du réseau en surpression uniquement pour ces besoins. Toutefois, dans le cas d'un immeuble à appartements par exemple, il faut garantir une pression suffisante pour l'alimentation des points de puisage les plus éloignés et les plus hauts.

Débit

Le débit standard recommandé correspond à 6l/min.

Le débit instantané au niveau du point de puisage doit être supérieur à celui du producteur d'eau chaude sanitaire, qui est compris entre des valeurs minimale et maximale reprises dans les caractéristiques techniques. Une douche à main économique peut ne pas convenir dans certains cas. A titre d'exemple, le débit de seuil d'un chauffe-bain actuel est de 5 l/min.

Matériau

Il est préférable d'utiliser un modèle en polymère, plus résistant à la corrosion et au développement de biofilms. Le laiton chromé et le bronze sont d'autres possibilités.

Cahier des charges

Le Cahier des Charges Type-Bâtiments 2022, élaboré par la Région wallonne et des partenaires, est la référence pour l'établissement de Cahiers Spéciaux des Charges de qualité dans la prescription de travaux de constructions ou rénovations de bâtiments. 

• 10 tomes de clauses techniques, numérotés de 0 à 9, correspondant chacun à une thématique (Entreprise / Chantier, Terrassements / Fondations, Eléments de structure, Travaux de toiture,...) ;
• Un tome de clauses administratives, nommé Tome A ;
• Des annexes.

Articles 65.24.5 « Robinets monotrou » à 65.24.6 « Robinets mélangeurs/mitigeurs muraux » du CCTB 2022 : prescriptions pour les différents types de robinets (suivant une série d'options), comprenant la description, les matériaux, et les prescriptions de mise en œuvre.

Coût

Le surcoût au niveau de la robinetterie est globalement négligeable par rapport à l'économie d'eau apportée, de l'ordre de 40 à 50% du poste concerné. Le temps de retour simple sur investissement est inférieur à 6 mois.

Investissement minime : 5€ à 10€

Entretien

Un nettoyage régulier au vinaigre blanc est recommandé pour détartrer le dispositif, ainsi que l'utilisation d'une solution désinfectante pour limiter le développement bactérien sur les grilles.

L'entretien est d'autant plus important que le débit est faible.