Retour à

Mise en œuvre spécifique

Afin d'assurer la faisabilité et durabilité de l'ouvrage, l'intégration d'un double châssis avec simple ou double vitrage doit tenir compte des paramètres suivants.

Les possibilités d'intégration du double châssis

Les problèmes techniques rencontrés pour la pose d'un double châssis intérieur sont identiques qu'il s'agisse de simple ou de double vitrage.

L'intégration du double châssis dans l'ébrasement de la baie

Si la largeur de l'ébrasement le permet, le double châssis est intégré dans le cadre de la baie.

Il convient d'intégrer un châssis dont les profilés permettent encore l'ouverture du châssis existant. Or les châssis standard que l'on trouve actuellement sur le marché ont généralement une épaisseur de profilé trop importante pour cela.

Pour pallier à ce problème, plusieurs solutions sont envisageables :

  • Le nouveau châssis peut être réalisé sur mesure avec des sections plus restreintes par un menuisier artisan (le coût est alors plus élevé). L'avantage d'un double châssis étant de ne pas être soumis aux conditions extérieures de pression de vent, pluies,…les sections des profilés peuvent être moins importantes que celles des châssis standard. De plus, l'intervention du menuisier peut être intéressante puisqu'il peut conjuguer des sections minimales de profilés avec une approche esthétique du châssis plus recherchée.

Double fenêtre

Figure 69 : Double fenêtre - Schéma issu de : BERTRAND Jérôme, Le châssis de fenêtre en bois - Concilier patrimoine et confort, Commission Royale des Monuments et des Sites, Carnet d’entretien, collection L’art dans la rue, Bruxelles, réédition 2008 Source : BERTRAND Jérôme, Le châssis de fenêtre en bois - Concilier patrimoine et confort, Commission Royale des Monuments et des Sites, Carnet d'entretien, collection L'art dans la rue, Bruxelles, réédition 2008

  • Une autre possibilité est l'insertion dans la baie d'un châssis muni de profilés spécifiques. Il existe en effet sur le marché des profilés combinant un dormant en bois et un ouvrant métallique (généralement en aluminium) qui présentent des dimensions particulièrement restreintes. Ce type de procédé comporte cependant quelques inconvénients :
    • Ils n'existent pas sur le marché belge (mais au Danemark, Grande-Bretagne, Suède,…) et implique par conséquent, s'ils sont importés, un coût environnemental en terme de transport.
    • Seuls des modèles de châssis projetés (ouverture vers l'extérieur) existent actuellement, or la plus grande majorité des châssis existant en Belgique sont des modèles ouvrants vers l'intérieur de la pièce. Le principe pourrait cependant être transposable. Il suffirait d'imaginer un système de quincaillerie inversée.

L'apposition du double châssis sur la face intérieure du mur de façade

L'apposition du double châssis sur la face intérieure du mur de façade est une solution réalisable avec ou sans application d'une isolation complémentaire intérieure (exemple : contre-cloison en structure bois de même épaisseur que les profilés avec intégration d'une isolation). Cette solution doit cependant être étudiée dans le contexte général d'isolation de la façade (voir Diminuer les pertes par transmission).

Intégration d'un double châssis en applique, sur la face intérieure du mur de façade, avec isolation intérieure

Figure 70 : Intégration d'un double châssis en applique, sur la face intérieure du mur de façade, avec isolation intérieure, source : Ceraa source : Ceraa

Intégration d'un double châssis dans le plan du mur

Figure 71 : Intégration d'un double châssis dans le plan du mur, source : Ceraasource : Ceraa

Le procédé présente les avantages suivants :

  • Mise en œuvre relativement aisée car ne demande à priori pas d'intervention lourde sur le gros-œuvre.
  • Quelle que soit l'épaisseur des profilés du nouveau châssis, la pose en applique permet de garantir l'ouverture du châssis existant (l'espace nécessaire à l'ouverture est permis grâce au choix « libre » de la position du nouveau châssis dans le plan de façade - voir schéma).
  • Les inconvénients sont davantage esthétiques : lien vers « performances esthétiques et patrimoniales »

L'insertion dans le plan du mur

Cette approche consiste à recréer une « batée intérieure » en disquant le mur, allège et linteau pour l'insertion du châssis neuf (de plus grande dimension que l'existant) dans le plan du mur.

L'avantage du procédé est de pouvoir utiliser des châssis standard car, quelle que soit l'épaisseur des profilés du nouveau châssis, le choix « libre » de sa position dans le plan du mur pourra permettre l'ouverture du châssis existant.

Intégration d'un double châssis bois simple vitrage dans le plan du mur

Figure 72 : Intégration d'un double châssis bois simple vitrage dans le plan du mur, source : Ceraa source : Ceraa

Intégration d'un double châssis bois double vitrage dans le plan du mur

Figure 73 : Intégration d'un double châssis bois double vitrage dans le plan du mur, source : Ceraasource : Ceraa

L'inconvénient majeur est la complexité de mise en œuvre de la technique et l'intervention lourde qu'elle implique sur le gros œuvre par rapport aux deux autres types de pose présentés ci-dessus : travaux de démolition, ragréage, plafonnage, peinture,…

Vérifier également l'impact de cette disposition sur le rôle de stabilité des linteaux !

Une autre possibilité est l'insertion dans la baie de profilé combinant un dormant en bois et d'un ouvrant en alu présentant des dimensions particulièrement restreintes et permettant ainsi l'insertion du châssis sans trop de démolition préalable de maçonnerie.

Ce principe pourrait être développé par certaines entreprises : la partie ouvrante en alu devrait être placée côté intérieur. Dans le cas du placement d'un second châssis intérieur, ce dernier n'est pas soumis aux conditions extérieures de pression de vent, pluies,… On ne peut dès lors craindre des problèmes d'infiltration d'eau et d'air que ce type de profilé pourrait apporter s'il était placé à l'extérieur et avec l'ouvrant en alu disposé côté intérieur (soit l'inverse du système actuel).

Figure 74 : Source : Site Internet - http://www.velfac.co.ukSource : velfac

Les paramètres de confort

Différents paramètres peuvent être définis lors du choix d'un vitrage. Ces paramètres permettent d'atteindre les exigences de confort imposés et souhaités lors de la rénovation du châssis.

Il s'agit de :

  • Coefficient transmission thermique U [W/m².K ]
  • Facteursolaire g [%]
  • Coefficient de transmission lumineuxTl [%]
  • L'indice d'atténuation acoustique - Rw + Ctr [dB]

Plus d'information sur la mise en oeuvre dans le dispositif| Châssis existant et nouveau double vitrage

Plus spécifiquement dans le cas des doubles châssis :

Les valeurs des paramètres de transmission lumineux Tl et de facteur solaire g sont des éléments particulièrement importants afin de limiter au maximum la perte lumineuse due à la présence de deux châssis.

Les points particuliers d'attention

Choix du matériau

Dans le cas de la pose d'un double châssis intérieur, une essence de bois particulièrement résistante n'est pas indispensable, puisque le châssis n'est pas soumis aux conditions extérieures. Si le châssis existant est en bois, les profilés seront en bois (essence sapin) de production locale certifiée. Il ne faut donc pas le traiter non plus.

L'intégration architecturale

Quel que soit le type de pose choisi (voir point 1 ci-dessus), l'intégration d'un double châssis ne peut se limiter aux contraintes techniques imposées par le procédé. Il convient en effet d'apporter également une réflexion architecturale sur l'ensemble « fenêtre-baie » (voir également : « performances esthétiques et patrimoniales ») car :

  • Les châssis anciens et les baies forment généralement un ensemble architecturé muni de décors tels que des boiseries ou autres finitions, des moulures, des tablettes en marbre,… autant d'éléments sur lesquels l'intégration d'un nouveau châssis aura un impact (conservation ou non des éléments, modification, remplacement,…).
  • Le placement d'un double châssis intérieur va de pair avec un encombrement intérieur plus important qui, selon les cas, n'est pas toujours souhaitable ou réalisable en termes de pertes d'espace, possibilité d'ouverture des ouvrants, lecture de l'espace intérieur,…
  • La lecture de la façade intérieure est altérée par l'intervention.
  • La division du châssis existant peut conditionner la division du châssis neuf intérieur en fonction du type d'ouvrant du châssis ancien : ouvrant simple, imposte fixe, basculant,…

Gestion de l'humidité entre les deux châssis

Afin de limiter les risques de condensation, l'humidité présente entre les deux châssis est à réduire au maximum. Une bonne étanchéité à l'air du châssis du côté intérieur doit être garantie, car l'éventuelle humidité sera issue des espaces intérieurs.

L'accès de l'espace entre les deux châssis devra être possible, afin d'en effectuer l'entretien/le nettoyage en cas d'appariation de condensation.

Dernière révision le 01/01/2013