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Est-il possible de baser la ventilation hygiénique sur la ventilation naturelle ?

Puisqu'il s'avère peu intéressant de réaliser une ventilation nocturne avec le système mécanique de la ventilation hygiénique (voir page Est-il intéressant de faire fonctionner le système de ventilation hygiénique mécanique pendant la nuit pour refroidir le bâtiment en dehors des heures d'occupation ?), on peut se poser la question inverse : serait-il possible d'utiliser le système naturel de la ventilation nocturne pour organiser la ventilation hygiénique en journée ? Cela permettrait de ne plus avoir besoin de deux systèmes et de réduire l'investissement.

Voir aussi le dossier Concevoir un système de ventilation énergétiquement efficace.

Exemple : Cameleon

Dans les deux grands espaces de vente (8 000 m²), les fenêtres motorisées de la façade et les ventaux en toiture assurent à la fois le confort respiratoire lorsque le magasin est ouvert et le confort thermique par la ventilation nocturne mais aussi le free-cooling pendant la journée lorsque la température extérieure s'y prête.

Malheureusement, on perd le contrôle précis du débit d'air frais et la récupération de chaleur dans l'air extrait, propres à la ventilation mécanique à double flux.

Cela permet par contre de réaliser une économie de consommation des ventilateurs (une puissance électrique d'environ 25 kW) et de faire baisser drastiquement le coût d'investissement. Dans le cas présent, la perte d'énergie primaire imputable à un système naturel unique a été réduite au minimum grâce à une commande des ouvertures, non seulement en fonction des températures (pour le free-cooling) mais aussi en fonction de l'occupation, grâce à une mesure du CO 2 ambiant (pour la ventilation hygiénique). La perte énergétique résiduelle (d'environ 9 kWh d'énergie primaire/m²/an et 0,4 €/m²/an) est ainsi devenue très faible par rapport à l'économie réalisée dans le coût d'investissement. Cette économie permet de libérer des moyens qui peuvent être investis dans un autre poste énergétique plus rentable.

Cette solution de gestion des ouvertures de ventilation naturelle basée sur des capteurs de CO 2 convient ainsi parfaitement à la gestion de grands espaces dans lesquels les occupants sont en mouvement. Elle est plus difficile à mettre en œuvre dans des environnements de bureaux, où les cloisons entravent une gestion globale et où le travail assis pose des exigences supplémentaires en matière de température et de vitesse des courants d'air. Il s'agit toutefois d'une solution réalisable.

Dans le cadre de la réglementation PEB actuelle, des exigences plus strictes s'appliquent cependant aux systèmes de ventilation naturelle et il n'est pas possible de choisir n'importe quel système. Dans le cadre de la réglementation PEB, l'amenée d'air doit être mécanique ou, si elle est naturelle, les ouvertures doivent présenter un certain nombre de positions intermédiaires et les débits atteints par les ouvertures d'amenée naturelle doivent être certifiés. Cette dernière disposition ne s'applique pas aux ouvertures de fenêtres. Les certificats requis ne peuvent être présentés pour des grilles d'arrivée d'air spécifiques que si les fenêtres à réglage fin sont certifiées. C'est la raison pour laquelle l'ouverture des fenêtres ne peut pas être considérée comme un système unique de ventilation naturelle. Il s'agit d'un système complémentaire qui s'ajoute à l'amenée d'air de ventilation hygiénique approuvée par la réglementation PEB.

Les fenêtres peuvent donc bien être utilisées pour assurer une ventilation hygiénique (une solution qui peut par exemple être certainement indiquée lorsqu'il fait suffisamment chaud dehors, voir plus bas). Le bâtiment doit cependant comporter un système conforme à la réglementation . Ce système ne doit toutefois pas être utilisé en permanence. Il est possible d'installer par exemple un système D et de passer à la ventilation naturelle à la mi-saison et en été. Dans ce cas, il est toutefois conseillé de laisser fonctionner le groupe de ventilation à débit minimal ou de le mettre en marche régulièrement. Il n'est pas conseillé de désactiver un système D pour une longue période, notamment en raison du risque d'accumulation de poussière dans les conduits.