Retour à

Limiter l'humidité intérieure

Outre l'inconfort que peut représenter une humidité relative de l'air importante, cette humidité peut favoriser l'apparition de moisissures.

Cette humidité provient de différentes sources :

  • L'humidité est contenue dans les matériaux pour la construction (plafonnage, maçonnerie, etc.), qui n'est totalement évacuée qu'1 à 2 ans après la fin de la construction.
  • Les occupants : 40 à 60 g/h par personne.
  • L'occupation comme la cuisson d'aliments (environ 2 kg de vapeur par jour), la prise de douche, l'utilisation de lave-linge, de séchoirs, …
?image22.jpeg?
?image23.jpeg?

Ventilation

Le contrôle de l'humidité intérieure se fera en priorité par une ventilation hygiénique efficace, dimensionnée suivant le nombre d'occupants (voir dossier Assurer le confort respiratoire).

On veillera à bien ventiler les locaux pendant les premiers mois suivant la fin de la construction afin d'évacuer l'eau nécessaire à la fabrication des bétons, enduits, …Selon le mode de construction, et les éventuelles lacunes dans l'étanchéité pendant le chantier, cela peut prendre jusqu'à un à 2 ans !

Si nécessaire, une déshumidification mécanique de l'air neuf pourra être envisagée. Elle sera équipée d'une régulation efficace. Néanmoins, ce type de solution est particulièrement énergivore, on favorisera donc les solutions passives décrites ci-dessous (voir dossier Concevoir un système de ventilation énergétiquement efficace).

Note : A l'inverse, dans une ambiance trop sèche (problématique assez fréquente dans les bâtiments très basse énergie ou passifs), la présence de plantes peut, par leur transpiration, améliorer le confort.

Etanchéité à l'eau

L'étanchéité à l'eau du bâtiment est garantie par son enveloppe. Dans les anciennes constructions ce sont les murs épais, le revêtement de toiture et le béton au sol qui permettent d'empêcher cette humidité d'atteindre l'ambiance intérieure. Néanmoins, les solutions constructives actuelles recourent aux éléments suivants :

  • sous toiture derrière la couverture ou le bardage ;
  • enduit ou coulisse ventilée permettant d'évacuer ce qui apparait éventuellement dans les murs ;
  • film étanche (film polyéthylène, visqueen, etc.) ou élément hydrophobe (verre cellulaire, etc.) pour protéger des remontées capillaires / humidité ascensionnelle, les éléments de maçonnerie enterrées ou au niveau du sol / pied de mur.
  • drainage éventuel au niveau des pieds de murs ;

Etanchéité à l'eau en pied de mur

Etanchéité à l’eau en pied de mur© CSTC NIT 264

Légende

  1. Barrière anticapillaire
  2. Bloc isolant
  3. Membrane à joints soudés ou collés
  4. Membrane horizontale éventuelle
  5. Drainage de la coulisse du mur creux
  6. Isolant résistant à l'humidité
  7. Cimentage ou membrane d'étanchéité à l'air
  8. Isolant acoustique
  9. Membrane en film plastique

Etanchéité à l'eau d'une baie de portes

Etanchéité à l’eau d’une baie de portes© CSTC NIT 264

Légende

  1. Porte
  2. Traverse inférieure fixe
  3. Isolant acoustique
  4. Membrane en film plastique
  5. Membrane d'étanchéité à l'air
  6. Bloc isolant
  7. Drainage
  8. Caniveau (uniquement sur la largeur de la baie de porte)
  9. Membrane à joints soudés ou collés

Voir aussi : J. Wijnants, C. Arts (2018), NIT 264 - Détails de référence pour les murs creux, CSTC

Qualité de l'enveloppe

Outre l'étanchéité à l'eau de l'enveloppe, on veillera également à assurer la continuité de l'isolation et à éviter les ponts thermiques.

En rénovation, il n'est pas toujours possible d'éviter totalement les ponts thermiques. On veillera à les traiter (disposition, épaisseur et type d'isolation, choix et mise en œuvre d'un pare-vapeur ou freine-vapeur couplé à l'isolant, …) de façon à éviter la condensation qui entraînera inévitablement l'apparition de moisissure à court ou moyen terme.

Ce sujet est traité plus en profondeur dans le dossier Diminuer les pertes par transmission.

Pont thermique d'un plancher

Illustration 24 : Pont thermique d’un plancher Source : maison-passive

Inertie hydrique

Pour limiter les condensations et le développement de moisissures, on peut jouer sur un effet tampon des matériaux. Certains matériaux, de par leurs propriétés hygroscopiques, permettent d'absorber rapidement de grandes quantités de vapeur (argile, enduits à la chaux, panneaux de plâtre, etc.) s'ils sont en contact avec l'ambiance humide. Ce faisant, ils atténueront les pointes de production de vapeur et réémettront cette vapeur vers l'ambiance une fois que le local sera plus sec. Ils jouent ainsi un rôle de régulateur. Attention que les quantités d'eau absorbées sont faibles au regard de la vapeur produite dans le bâtiment. Il y aura donc toujours, en hiver, un mouvement de vapeur de l'intérieur vers l'extérieur.

Salle de bain avec enduit en argile

Illustration 25 : salle de bain avec enduit en argile – Source deco.journaldesfemmes.com

Par exemple :

  • argile,
  • enduits à la chaux,
  • panneaux de plâtre,
  • plaques de plâtre et fibres de cellulose,
  • panneaux en fibre de bois
  • etc.

Installations de déshumidification

Une déshumidification locale peut être mise en place soit par absorption (l'air humide entre en contact avec un sel hygroscopique qui absorbe l'humidité) soit par condensation.

Absorbeur d'humidité

?image26.jpeg?

Déshumidificateur électrique

?image27.jpeg?

Une déshumidification peut aussi être organisée sur le système de ventilation s'il y a un groupe de pulsion et de préparation de l'air (système B ou D). Ce traitement de l'air est particulièrement gourmand en énergie. On veillera donc à ne le mettre en place que si cela s'avère réellement nécessaire.