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Eléments de choix durable

Aspects environnementaux

Bruit à la source

Agir au niveau de la source du bruit permet généralement de résoudre un problème de nuisance acoustique sans mise en œuvre de dispositifs complexes, nécessitant des équipements et matériaux ayant un impact sur les ressources naturelles.

Impact des matériaux

Il existe des matériaux écologiques pouvant être utilisés dans la mise en œuvre de la plupart des solutions d'isolation et de correction acoustique. Pour faire un choix parmi les produits vendus sur le marché, il faut prendre en compte :

  • nature du matériau : de préférence organique ;
  • homogénéité du matériau : permettant la dissociation des éléments en fin de vie en vue d’une réutilisation ou d’un recyclage. Il faut notamment être vigilant envers les complexes de doublages.

    Il existe sur le marché des produits combinant des matériaux organiques jouant le rôle de masse combinés à des plaques fibreuses servant de ressort acoustique. C'est par exemple le cas des panneaux de fibres végétales ou de laines, collés sur plaque de plâtre. Pour des raisons de recyclage et de gestion des déchets, il convient en général d'éviter ces complexes de doublages. Le collage nuit à la dissociation des matériaux, essentielle au recyclage, et présente également des risques pour la santé des occupants.

    Exemple de complexe de doublage utilisé pour l'isolation thermique et acoustique : isolant sur carton plâtre

    Exemple de complexe de doublage utilisé pour l'isolation thermique et acoustique : isolant sur carton plâtre© Bruxelles Environnement

Façade et toiture verte

Façades et toitures vertes évitent la réverbération sonore (meilleur coefficient d'absorption acoustique qu'une façade vitrée et lisse) et jouent donc un rôle acoustique au niveau du quartier, en plus d’offrir un habitat naturel favorable à la faune, l'avifaune et les insectes.

Néanmoins la façade verte (tout comme de la végétation devant une façade), n’a aucun impact sur l’isolation des bruits aériens. Cette dernière ne joue pas le rôle d’écran antibruit. Pour cela il faut avoir recours à une isolation acoustique traditionnelle. On peut cependant noter que le bruissement des feuilles d’une façade verte peut apporter un effet de masquage bénéfique.

Une toiture verte par contre, est un moyen de créer un complexe masse-ressort-masse permettant d’améliorer grandement les performances acoustiques au niveau de la toiture. Le rôle des deux masses est joué par la structure porteuse d'une part et le substrat d'autre part. L’amélioration dépend de :

  • l’épaisseur de terre et du type de substrat ;
  • la végétation plantée ;
  • la structure porteuse (légère en bois ou massive en béton armé).

Attention : si l'épaisseur d'isolation nécessaire est peu importante vis-à-vis de son rôle acoustique, elle doit cependant rester conforme aux exigences thermiques en vigueur si la toiture sépare un espace chauffé de l'extérieur !

Pour plus de détails sur les toitures et façades vertes, voir :

Cycle de l'eau

Au niveau de l’aménagement des abords, le choix d’un revêtement de sol perméable à l’eau est généralement favorable à la fois à l'acoustique (absorption acoustique liée à la porosité) et à la gestion durable de l'eau sur la parcelle (infiltration).

Sol

Un revêtement de sol poreux ou un sol laissé en pleine terre et végétalisé sont favorables à l’acoustique (absorption des bruits) et sont également favorables à la préservation de la qualité du sol.

*** qualité du sol : lien vers dossier | Utilisation raisonnée du sol  ***

Aspects économiques

Généralités

Le coût du confort acoustique dans un bâtiment résulte :

  • de façon directe, d'une combinaison de solutions :
    • architecturales (parois, désolidarisation, etc.) ;
    • techniques (choix d'équipements performants, silencieux, etc.) ;
  • de façon indirecte, de l'encombrement (occupation de l'espace) de ces solutions.

Pour le réduire, il est donc important d'intégrer la problématique dès l'avant-projet pour limiter les solutions à mettre en place par une bonne conception des locaux, et en intégrant au mieux l'espace nécessaire dans l'architecture du bâtiment.

Assurer le confort acoustique en rénovation peut s'avérer beaucoup plus coûteux qu'en construction neuve puisque l'architecture ne peut plus être optimisée en fonction de cette contrainte. Les objectifs de performance doivent alors, dans certains cas, notamment lorsqu'il s'agit d'agir sur la structure du bâtiment, être revus à la baisse pour permettre la viabilité financière du projet.

Par contre, combiner isolation acoustique et thermique lors d'une même rénovation permet, sous réserve du choix de techniques appropriées, d'optimiser les coûts et augmente sensiblement le confort dans tous les cas.

Compromis

Assurer un confort acoustique de qualité peut avoir une répercussion au niveau du budget mais garantit une bonne qualité de vie des utilisateurs du bâtiment. Le confort acoustique élémentaire est le résultat d’un compromis entre les exigences de confort acoustique désiré par les utilisateurs et la faisabilité technico-économique. Ceci est particulièrement vrai dans le cas des rénovations.

Stabilité des locataires

Un confort acoustique de qualité contribue à la stabilité des locataires au sein d'un logement. En effet, une mauvaise isolation acoustique est souvent l’un des motifs de déménagement. A chaque fin de bail, la recherche de nouveaux locataires et les périodes vacantes peuvent être coûteuses en temps et en argent.

Anticipation versus correction

Assurer le confort acoustique d'un bâtiment nécessite de prendre des précautions le plus en amont possible du projet, au niveau de la programmation et de l'avant-projet, car toutes les corrections appliquées ultérieurement coûtent plus chères et leur mise en œuvre est moins aisée.

Agir à la source

La solution la plus efficace est d'agir directement à la source du bruit, notamment pour les installations HVAC. Le surcoût d'un modèle plus silencieux, s'il est placé dans des conditions optimales au niveau acoustique, peut être largement compensé car il permet de se passer de cloison ou de mur antibruit (et dans certains cas de silencieux).

Développement d'activité économique

La ville est un espace où se côtoient de nombreuses fonctions urbaines. Y habiter et y travailler ne doivent pas être des activités rivales, mais complémentaires. Tout doit être mis en œuvre pour favoriser un environnement sonore acceptable :

  • du côté de l'exploitant d'une activité susceptible de générer des nuisances sonores (atelier de menuiserie, carrosserie, Horeca, etc.) : respect des conditions techniques, des limites de bruit et mesures particulières de prévention imposées dans la réglementation en vigueur et dans le permis d'environnement ;
  • du côté du promoteur : identifier et prendre en compte dès la conception du projet, les sources de bruit existantes et potentielles.

Primes

La Région de Bruxelles-Capitale offre des aides financières pour certains travaux ou études en lien avec l’acoustique du bâtiment.

Aspects socio-culturels

Impacts du bruit sur la santé

A long terme, le bruit peut générer des impacts négatifs sur la santé des utilisateurs.

En effet, l'excès de bruit, seul ou combiné à des troubles du sommeil qu'il engendre, peut être la cause de stress, de difficultés de communication (conversation, enseignement, etc.), des modifications du comportement social (agressivité, manque d'entraide, isolement, etc.).

A contrario, assurer le confort acoustique permet d'améliorer la qualité de vie des occupants du bâtiment.

Effet de masque et bruit de voisinage

Il faut garder à l'esprit que renforcer l'insonorisation d'une façade pour se protéger du bruit extérieur (route par exemple) provoque une réduction du bruit ambiant à l'intérieur de l'habitation. Le bruit ambiant dans l'habitation diminuant, l'effet de masque qu'il offrait contre le bruit des voisins disparaît, augmentant le risque de plaintes pour bruit de voisinage. Pour atténuer la transmission du bruit d'une habitation vers une autre, il est possible d'agir sur l'isolement acoustique des parois communes et sur les revêtements de sol.

Pose des laines minérales

La pose des laines minérales (que l’on retrouve dans certains isolants acoustiques), est irritante pour les voies respiratoires, la peau et les yeux. Les précautions d'emploi des fabricants doivent être scrupuleusement suivies (équipements de protection respiratoire et ventilation des locaux lors de la pose). Dans une logique d'architecture durable, le critère de santé plaide en faveur des isolants de source végétale ou animale (cellulose, coton, laine, chanvre, plume, etc.).

Les pages ci-dessous apportent plus d’informations sur cette thématique :

Relations de voisinage et de travail

Garantir une bonne isolation acoustique entre les logements contribue à de bonnes relations entre voisins. Dans un milieu professionnel, il améliore la qualité et l'ambiance de travail.

Mixité sociale

Généralement, les quartiers calmes en ville sont plus prisés mais l'accès à la propriété y est beaucoup plus difficile. A contrario, les zones plus bruyantes sont souvent plus défavorisées. Travailler sur l'environnement et le confort acoustique des quartiers bruyants permet de rendre ces lieux plus agréables à vivre et une plus large mixité sociale peut s’y installer.

Ainsi en France, l'observatoire des zones urbaines sensibles (ZUS), a montré que les ménages les plus paupérisés sont aussi les plus exposés au bruit, du fait, d'une part, de la moins bonne qualité des logements et des comportements dans l'entourage et, d'autre part, par l'implantation même de leur quartier à proximité des sources de nuisance.

Arbitrage : des compromis à trouver

Acoustique et ensoleillement

Une orientation du bâtiment et un agencement optimal des pièces minimisant les nuisances acoustiques peuvent avoir, entre autres conséquences, de ne pas permettre d'orienter les locaux de manière optimale afin de maximiser les gains solaires au travers des vitrages (apport de chaleur gratuit).

Acoustique et inertie thermique du bâtiment

De bonnes performances acoustiques passent souvent par le doublage des parois intérieures, l’ajout de faux-plafonds, etc. Ces techniques, en rendant inaccessible la masse du bâtiment, diminuent l'inertie thermique et augmentent le risque de surchauffe.

Si l'objectif est d'atténuer la réverbération (correction acoustique), des solutions existent pour conserver l'accès à la masse thermique du bâtiment tout en diminuant les réflexions. Voir pour cela les contenus suivants :

Acoustique et flexibilité

Un juste compromis doit être trouvé entre :

  • la performance acoustique, qui se réalise au mieux en utilisant de la masse ;
  • la flexibilité, favorable à une grande pérennité du bâtiment, qui, elle, se réalise plutôt avec des éléments légers, faciles à démonter, déplacer, remplacer.

Plus d’informations sur la flexibilité du bâtiment peuvent être trouvés dans les contenus suivants :

Acoustique et ventilation

Le recours à un système de ventilation de type C ou A, nécessite de créer des ouvertures d'amenée d'air réglables dans les façades ou châssis, ce qui peut dégrader fortement les performances acoustiques. Néanmoins des solutions de grilles acoustiques existent.

Un système D est généralement plus performant à ce niveau puisqu'il n'affaiblit pas la performance acoustique d'une façade, mais il faut veiller néanmoins à ce que le groupe de ventilation ne génère pas des nuisances acoustiques au sein même du bâtiment. Les solutions pour bien concevoir et mettre en œuvre un groupe de ventilation sont abordées dans :

Acoustique et consommations énergétiques

Certains dispositifs d'atténuation du bruit ont un impact non négligeable sur les consommations énergétiques :

  • les silencieux des systèmes de ventilation, induisent des pertes de charge importantes et par la même occasion des consommations électriques des ventilateurs plus élevées ;
  • les écrans antibruit ou locaux techniques des installations de refroidissement, ralentissent la circulation de l’air, voir favorise la recirculation de l’air ce qui impacte par la même occasion les rendements.

Recirculation de l'air au niveau d’une tour de refroidissement enclavée

Recirculation de l'air au niveau d’une tour de refroidissement enclavéeSource : Architecture et Climat - LOCI - UCL © Bruxelles Environnement

Acoustique et isolation thermique

Vu la similitude des matériaux utilisés dans les isolations acoustique et thermique, on peut supposer que l'isolation thermique assure de facto l'isolation acoustique, ce qui n'est pas le cas. Une isolation acoustique efficace va dépendre des qualités acoustiques des matériaux (ex : densité, type de porosité) mais aussi de la manière dont les éléments de la paroi vont être mis en œuvre (étanchéité, désolidarisation, effet masse-ressort-masse, etc.).

Ainsi, l'utilisation d'un isolant thermique rigide comme doublage (mousse polyuréthane ou de type polystyrène rigide) n'a généralement aucune amélioration acoustique. En cas de faible épaisseur de l'isolation, ce type de doublage peut même détériorer les performances initiales de la paroi !

Isolants thermiques rigides ayant un effet négligeable au niveau acoustique

isoaltion WEL01.pngDe gauche à droite, polyuréthane, polystyrène expansé, polystyrène extrudé © Architecture et Climat - LOCI – UCL

Acoustique et rénovation

L'emploi d'une stratégie acoustique utilisant la masse nécessite d'adapter les capacités structurelles du bâtiment. En rénovation, ce n'est pas toujours possible. Il faut alors exploiter au mieux les systèmes acoustiques légers (faux-plafond, doublage intérieur des murs, etc.).

Acoustique et urbanisme

Un éloignement de la source de bruit du récepteur permet de diminuer le niveau sonore en façade, néanmoins ce principe n'est pas applicable partout en milieu urbain et occasionne une consommation importante d'espace. Cette approche nécessite également l'aménagement de dessertes et le traitement de la zone de recul. Cette solution peut également entrer en conflit avec la lutte contre l'étalement urbain, les préoccupations de respect des typologies, de traitement paysager des voiries, etc.

Les solutions acoustiques au niveau urbanistique sont abordées à la Page | A l’échelle du quartier : Implantation et volumétrie du bâtiment.

Acoustique et revêtement de sol

Le revêtement de sol à un impact sur les bruits de choc : un tapis plein est plus performant à ce niveau que du carrelage. Le choix du revêtement de sol doit donc concilier l'objectif de confort acoustique avec les contraintes d'entretien, d’esthétique, de résistance à l'usure, de qualité de l'air et de confort.

Acoustique et ossature bois

Bien que les ossatures bois présentent de nombreux avantages (isolation, impact des matériaux, préfabrication, confort, etc.), ces dernières, de par leur faible poids, ne facilitent pas l’obtention de bonnes performances acoustiques. il y a lieu pour ce type de construction d'adopter des principes acoustiques, comme celui de la double paroi ou de l'effet masse-ressort-masse. Néanmoins ces principes peuvent s’avérer insuffisants dans le cas d'appartements ou de maisons mitoyennes. Il faut alors envisager en plus, d'augmenter la masse des parois et d’avoir recours à une étude acoustique approfondie.