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Acoustique des contre-cloisons légères

Solution
Pour améliorer l'isolation aux bruits aériens, un mur massif peut être doublé d'une contre-cloison légère. Cette technique s'applique aux murs mitoyens, parois intérieures et cotés intérieurs des murs de façade. Sous réserve de respecter les bonnes pratiques en matière de conception et de pose, le matériau séparant la contre-cloison et la paroi sert d'absorbant acoustique.

Pour améliorer l'isolation acoustique d'un mur massif, on peut y adjoindre une contre-cloison. Il peut s'agir d'une contre-cloison massive (par exemple, blocs de plâtre) ou d'une structure légère (par exemple, plaques de plâtre). Pour la solution avec contre-cloisons massives voir Solution | Acoustique d’un double mur massif.

La contre-cloison légère est utilisée pour améliorer l'isolation aux bruits aériens entre plusieurs locaux :

  • en plaçant une contre-cloison devant la paroi séparant deux pièces, il est possible d'améliorer l'isolation acoustique directe entre celles-ci ;
  • en plaçant une ou plusieurs contre-cloisons contre les parois latérales, il est possible d'améliorer l'isolation acoustique latérale entre celles-ci.

Les contre-cloisons légères décrites dans cette page sont des cloisons légères faites d'un revêtement (plaques de plâtre, multiplex) fixé soit sur une structure porteuse (structure métallique ou cadre et lattis en bois), soit à même la paroi

Quel est le principe des contre-cloisons au niveau acoustique?

Les contre-cloisons légères fonctionnent sur le principe masse-ressort-masse. La couche d'air ou de matériau souple dans le creux font office de ressort pour dissiper une partie de l'énergie sonore.

Quand choisir des contre-cloisons?

  • Les structures légères n'occasionnent que peu de charge supplémentaire sur la structure, et conviennent donc à tous les types de travaux (qu'il s'agisse de rénovation/transformation ou de construction neuve).
  • Les parois en plaques de plâtre sont moins solides que, par exemple, les parois massives, et elles se prêtent donc moins bien aux applications industrielles ou autres requérant une certaine résistance à l'impact.

Quels sont les différents types de contre-cloisons?

Les contre-cloisons légères se différencient selon :

  • la méthode de fixation (collage, fixation mécanique ou autonomes) ;
  • la structure porteuse ;
  • le revêtement : quantité et type ;
  • le remplissage du creux.

Mode de fixation

Les principales possibilités sont reprises ci-dessous :

Collage

Collage sur plâtre

image02© Gyproc

Fixation mécanique

 Cadre et lattis en bois

image05 © Gyproc

 Structure porteuse métallique

 Structure porteuse métallique © Gyproc

Autonome

 Structure porteuse métallique

image07 © Gyproc

Moins les contacts entre la contre-cloison et la paroi massive sont rigides, plus l'amélioration de l'isolation acoustique de cette dernière est importante. Les contre-cloisons autonomes permettent donc d'obtenir l'amélioration la plus marquée, mais c'est aussi le cas des structures collées sur matériau souple. Celles-ci ne sont en effet pas considérées comme des contacts rigides grâce à leurs propriétés.

Les fixations mécaniques créent des points de contact rigides ou points de ligne susceptibles de propager les vibrations dans la cloison. L'amélioration de l'isolation acoustique est donc moindre qu'avec une paroi autonome.

En cas de collage sur plâtre, ou sur un matériau dur, les vibrations sont transmises à la paroi via une surface importante. L'amélioration de l'isolation acoustique avec ce système n'est que partielle.

Structure porteuse

Types

L'isolation acoustique à mettre en place dépend fortement du nombre et du type de contacts.

Si une structure porteuse est fixée à la paroi principale, l'isolation acoustique à obtenir dépend fortement du type de celle-ci. Tout comme pour les parois en plaques de plâtre conventionnelles, les profils spécifiques sont plus performants que les profils métalliques courants, qui donnent eux-mêmes de meilleurs résultats qu'un cadre et un lattis en bois.

Structure porteuse bois et métal

Isolation acoustique : structure porteuse© Bruxelles Environnement

Si la contre-cloison n'est pas en contact avec la paroi qui se trouve derrière, le type de structure porteuse importe peu.

Découplage de la structure portante

Pour les parois autonomes, il importe en revanche de limiter autant que possible le contact entre cette structure et les structures adjacentes: en apposant notamment des bandes souples sur tout le pourtour de la structure porteuse. Ces bandes sont de même largeur que la largeur totale de la contre-cloison (structure porteuse + revêtement) afin que ni la structure ni le revêtement ne soient en contact avec les structures adjacentes. Un joint en mastic souple est appliqué entre le revêtement et la structure adjacente.

Bandes souples + joint en mastic autour de la paroi

Bandes souples + joint en mastic autour de la paroi© Gyproc
Bandes souples + joint en mastic autour de la paroi© Gyproc

Même dans le cas des parois autonomes, il est parfois nécessaire de fixer la contre-cloison à la paroi principale (par exemples si la contre-cloison est de haute taille). Dans ce cas, et si les exigences de performance sont élevées, on utilise des profils de fixation acoustiques spécifiques.

Méthode de fixation courante

Méthode de fixation courante© Gyproc

Méthode de fixation courante

Méthode de fixation courante© Gyproc

Profil de fixation acoustiques

Profil de fixation acoustiques© Gyproc

Revêtement

L'isolation acoustique pour une même composition de paroi peut être améliorée dans une mesure limitée en ajoutant de la masse, par exemple en prévoyant plusieurs plaques ou des plaques plus lourdes.

Chaque fabricant propose divers revêtements : ordinaires, plus lourds, résistants au feu, aux effractions, à l'humidité... Pour l'acoustique, ce sont surtout leurs masses qui jouent un rôle. Plus lourd c'est, mieux c'est.

Une plaque peut aussi être alourdie en y ajoutant une plaque d'acier ou de plomb.

En remplaçant les plaques de plâtre par du bois (ex. multiplex, OSB, etc.), l'isolation acoustique est légèrement affaiblie. Les plaques de plâtre ont la propriété d'être très flexibles, ce qui leur donne une fréquence critique très élevée sortant du domaine de l'acoustique du bâtiment. Le bois, plus rigide, a donc une fréquence critique plus basse qui affaiblit l'isolation acoustique.

Remplissage des creux

Remplir les creux à l'aide d'absorbant souple (laine de roche ou laine minérale) permet d'obtenir une isolation acoustique plus poussée. Cette laine de roche permet :

  • d'une part, d'absorber les résonances des creux à plus hautes fréquences, ce qui réduit la perte d'isolation acoustique à ces fréquences ;
  • d'autre part, de réduire l'effet d'éventuelles fuites sonores dues aux prises électriques, interrupteurs, clous de fixation, etc.

Le type d'absorbant souple ne joue qu'un rôle minime, tout comme le fait que le creux soit totalement rempli ou non.

Quel est l'impact des voies de transmission secondaires sur les performances d'une contre-cloison ?

Une contre-cloison n'améliore que l'isolation acoustique de la paroi devant laquelle elle est placée. Si d'autres voies secondaires (par exemples, latérales) sont présentes pour l'isolation acoustique globale entre deux locaux, son effet est à peine perceptible. Dans ce cas il est nécessaire d'améliorer l'ensemble des voies secondaires.

Avant de placer une contre-cloison, on commence donc par vérifier quelles voies sont déterminantes dans l'isolation acoustique globale entre plusieurs pièces.

Quelle isolation acoustique viser en pratique avec une paroi légère/contre-cloison ?

L'amélioration de l'isolation acoustique des contre-cloisons légères est fournie par l'indice d'amélioration de l'isolation aux bruits aériens ΔRw dans l'information produit.

Attention à l’interprétation des informations produits.

Il est important de garder en tête qu'il s'agit toujours d'une amélioration donnée de l'isolation acoustique par rapport à une paroi donnée. Une même contre-cloison ne fournit pas nécessairement la même amélioration par rapport à une contre-cloison plus lourde ou plus légère. Cette indication doit donc être interprétée avec prudence.

Il faut en effet tenir compte du fait qu'une paroi en plaques de plâtre placée in situ est toujours moins efficace qu'en laboratoire de par des raccordements et détails moins soignés, la présence d'interrupteurs et de prises, de canalisations, de renforcements de parois, de dimensions différentes...

Quelles sont les applications des contre-cloisons pour les basses fréquences ?

En combinant une paroi principale massive et une contre-cloison légère, il est très important de tenir compte de la fréquence masse-ressort-massecar l'isolation acoustique diminue fortement à cette fréquence de résonance, auquel cas la contre-cloison réduit l'isolation acoustique au lieu de l'améliorer. Dans ce cas, il faut soit élargir le creux, soit prévoir une masse supplémentaire jusqu'à obtention d'une fréquence de résonance suffisamment basse pour obtenir une amélioration satisfaisante de l'isolation acoustique.

Exemple : Une contre-cloison courante à simple revêtement en plaques de plâtre sur un creux de 20 mm et une épaisseur de profil de 50 mm empli de 40 mm de laine de roche devant une paroi en blocs porteurs de 150 mm donne une fréquence de résonance de 80 Hz environ. C'est suffisant pour les applications courantes telles que bâtiments résidentiels, bureaux, etc. mais pas pour les applications impliquant des basses fréquences. En élargissant le creux à 200 mm (soit par exemple en considérant un creux de 150 mm un profilé d'une épaisseur de 50 mm rempli de 40 mm de laine de roche) et en ajoutant un revêtement, on peut ramener la fréquence de résonance à 35 Hz environ.

Quels sont les points d'attention lors de la mise en œuvre des contre-cloisons ?

Pour bénéficier pleinement de l'effet de la contre cloison légère, une attention particulière vise les éléments de mise en œuvre suivants :

  • La paroi principale ne peut contenir d'éléments qui affaiblissent ses performances acoustiques (prises électriques, fuites, joints mal colmatés dans la maçonnerie visible, plâtrage de surfaces poreuses...) (voir solution | Acoustique d’une paroi massive simple).
  • Les prises électriques et les interrupteurs dans la contre-cloison légère sont autorisés, mais dans le cas où une isolation acoustique renforcée est souhaitée, il peut être utile de prévoir des prises électriques acoustiques.
  • Si aucun remplissage des creux n'est prévu, les ouvertures (prises électriques, interrupteurs, clous de suspension, etc.) affaiblissent davantage le son que dans le cas contraire. Le remplissage des creux est donc à privilégier.
  • Pour les revêtements simples , il existe un risque que les joints ne soient colmatés que superficiellement, ce qui permet l'apparition de petites fuites acoustiques à leur niveau. Les doubles revêtements posés en chevauchement assurent toujours un meilleur colmatage des joints et permettent d'éviter ce problème.
  • Si la paroi doit être consolidée pour y fixer des objets, on peut remplacer une des plaques de plâtre de 12,5 mm par une plaque OSB de 18 mm et ayant une masse minimale de 700 kg/m². Si une seule plaque a été remplacée, la perte de qualité acoustique est négligeable pour peu que ces plaques soient raccordées entre elles ainsi qu'aux structures adjacentes.
  • Si une chape flottante (voir solutions Acoustique d’une chape flottante et Acoustique d’une chape flottante légère et sèche) est présente, la contre-cloison est de préférence placée sur celle-ci. On minimise ainsi les contacts avec la paroi principale.
  • Toujours choisir une paroi présentant un meilleur indice d'affaiblissement que le strict nécessaire pour atteindre le confort acoustique souhaité in situ.
Par ailleurs les points d’attention généraux développés dans Dossier | Assurer l’acoustique du bâtiment > Assurer une bonne mise en œuvre, entretien et pilotage sont aussi d’application (étanchéité à l’air, percements, valeur laboratoire vs in situ, etc.).

Aller plus loin

Dernière révision le 02/05/2024