
Table des matières
- Quelles sont les fonctions d'un jardin de pluie ?
- Dans quels cas mettre en œuvre un jardin de pluie ?
- Quels types de jardins de pluie peut-on mettre en œuvre ?
- Quels points d'attention pour la mise en œuvre des jardins de pluie?
- Quel entretien faut-il prévoir ?
- A quoi ressemble un jardin de pluie dans l'espace public ?
- Aller plus loin
Quelles sont les fonctions d'un jardin de pluie ?
La fonction principale d'un jardin de pluie est d'assurer la fonction d'un jardin. Vient ensuite s'y intégrer une gestion qualitative des eaux de ruissellement reposant sur le principe de bio-rétention.
La bio-rétention, issue des processus de gestion naturelle du cycle de l'eau, utilise les propriétés physiques et biochimiques des plantes en association avec des bactéries et micro-organismes des sols pour contrôler à la fois la qualité et la quantité des eaux.
La mise en place d'un jardin de pluie permet donc également d'assurer une gestion quantitative des eaux pluviales puisqu'il permet le stockage, l'évapotranspiration, l'infiltration des eaux de ruissellement et éventuellement l'évacuation à débit régulé.
Les jardins de pluie constituent donc prioritairement des espaces dédiés aux fonctions paysagères et dont la mise en œuvre permet d'en faire un ouvrage de traitement de l'eau tout en assurant une fonction de contrôle des quantités d'eaux pluviales.
Dans quels cas mettre en œuvre un jardin de pluie ?
Cette technique, a tendance à se généraliser aux Etats-Unis, en Australie, en France, aux Pays-Bas, ou en Allemagne. Les jardins de pluie s'adaptent à de nombreuses échelles, dans de nombreuses situations et s'intègrent dans la trame urbaine :
- îlots ou limites d'aires de stationnement ;
- bermes centrales d'axes routiers ;
- ronds-points aménagés ;
- espaces verts communs de logements collectifs ;
- fonctions tertiaires ou nouveaux quartiers ;
- dans les jardins des maisons unifamiliales.
Par ailleurs, leur plus-value en termes de qualité des eaux devrait idéalement rendre leur mise en œuvre systématique tant :
- en espace privé que public ;
- en milieu urbain dense qu'en périphérie verte ;
- de manière isolée qu'en amont d'autres dispositifs de gestion des eaux pluviales.
Quels types de jardins de pluie peut-on mettre en œuvre ?
Les jardins de pluie reçoivent les eaux de ruissellement des surfaces contributives avoisinantes. Cette eau est filtrée par le complexe sol-bactéries-plantes des jardins. En parallèle à ce rôle de filtration, on peut distinguer plusieurs types d'aménagements en fonction des conditions d'infiltrabilité dans le sol :
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Jardin de pluie infiltrant (sols perméables) : Dans ce cas, en plus de la filtration végétale de l'eau stockée, l'infiltration dans le sol sous-jacent est permise. On ne place pas de drain dans ce cas.
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Jardin de pluie étanche (sols imperméables, sols pollués ou proximité de la nappe) : Dans ce type d'ouvrage, l'eau est stockée et filtrée par le complexe planté. Un drain enterré permet d'évacuer les eaux à débit régulé vers le réseau ou, préférentiellement, vers une autre technique de gestion des eaux. Dans le cas d'un sol pollué ou d'une proximité de la nappe, une membrane étanche est placée au fond du complexe.
-
Jardin de pluie semi-infiltrant (sols moyennement perméables) : ce type de jardin de pluie palie l'infiltration lente d'une partie de l'eau par l'évacuation à débit régulé vers un exutoire pour des évènements plus importants permettant de ce fait la vidange complète de l'ouvrage en un temps raisonnable. Le temps de vidange d'un jardin de pluie peut être plus long qu'un ouvrage « classique », si la présence de l'eau n'impacte pas le visuel ou l'usage des occupants. La position du drain varie en fonction de la perméabilité du sol et du dimensionnement du jardin de pluie. Un drain en position basse permet de se rapprocher d'un jardin de pluie drainant et à l'inverse, en position haute, d'un jardin de pluie infiltrant.
Quels points d'attention pour la mise en œuvre des jardins de pluie?
Quelques conseils pour l'aménagement d'un jardin de pluie :
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implantation :
- la superficie d'un jardin de pluie doit être au minimum de 5 à 10 % des surfaces collectrices de ruissellement qui s'y écoulent ;
- les surfaces de collectes doivent être d'au maximum 1 ha ;
- favoriser plusieurs petits jardins de pluie décentralisés plutôt qu'une grande surface, centralisée ;
-
pour éviter les phénomènes d'érosion dus à la vitesse de l'eau ruisselant sur les berges :
- aménager les berges en pente douce (max. 5%) ;
- disposer des zones casses vitesses empierrées (lit de galets, tranchée de faible profondeur avec empierrement, etc.) ;
- si le jardin s'implante en zone pentue, une modification du profil est nécessaire ;
-
substrats :
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dans l'idéal et surtout si le sol en place est peu perméable :
- gravier pour la couche inférieure ;
- sable pour la couche intermédiaire ;
- mélange terre pierre ou remblai pour la couche supérieure. De manière générale préférer des sols pauvres en nutriments et éviter l'ajout de compost ;
- si le sol présente de bonnes caractéristiques de perméabilité, il peut être suffisant de simplement creuser une dépression et de se servir du sol en place ;
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plantations :
- diversifier les espèces végétales plantées pour assurer un meilleur traitement ;
- favoriser les plantes indigènes, locales et adaptées à une alternance de périodes inondées et sèches ;
Voir le listing des espèces indigènes conseillées par Bruxelles Environnement à la Page | Principes de choix des végétaux
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trop-plein :
- un trop plein est à prévoir pour des évènements pluvieux dépassant les capacités d'infiltration du jardin de pluie ;
- l'exutoire se fait vers une zone dont l'immersion temporaire ne cause pas de dommages aux biens ni aux personnes ;
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dimensions :
- pour obtenir une sédimentation et une évaporation optimales, la hauteur disponible pour l'eau dans le jardin de pluie doit se trouver entre 15 et 50cm ;
- le schéma de mise en œuvre d'un jardin de pluie semi-infiltrant est montré à la figure suivante. A adapter en conséquence dans le cas d'un jardin infiltant et d'un jardin étanche.
-
mise en œuvre durant le chantier :
- la mise en œuvre d'un jardin de pluie se fait généralement en début de chantier durant les travaux de terrassement. Il faut pour la suite du chantier protéger le dispositif pour éviter le colmatage par des fines (particules fines dues aux travaux, poussières, etc.) ainsi qu'éviter le compactage par les engins lourds ou par le stockage de matériaux ;
-
mise en fonction :
- la perméabilité du dispositif est optimale après plusieurs mois (voir jusqu'à 2 ans), étant donné que c'est le développement du système racinaire et le retour des vers de terre qui assurent cette fonction.
D'autres points d'attention pour la mise en œuvre d'un jardin de pluie (sols pollués, fondations de bâtiments, possibilités d'exutoires, etc.) peuvent être trouvés à la Page | Identifier les contraintes physiques de la parcelle.
Quel entretien faut-il prévoir ?
L'entretien des jardins de pluie consiste en celui d'un espace vert planté. Quelques éléments supplémentaires sont à prendre en compte :
- contrôle des éventuels débits de fuite et trop-pleins périodiquement : idéalement après chaque évènement pluvieux important, sinon au moins deux fois par an à la sortie de l'automne et du printemps ;
- le jardin de pluie est à entretenir comme un jardin naturel. En effet, ce sont les systèmes racinaires et activité des vers de terre qui vont rétablir (après chantier) et maintenir la perméabilité du sol.
A quoi ressemble un jardin de pluie dans l'espace public ?
Jardins de pluie intégrés dans l'aménagement des voiries
Aller plus loin
Dans le Guide
Autres dispositifs de stockage et d'infiltration :
Dispositif | Tranchées / massifs
Dispositif | Fossés
Dispositif | Bassins secs ou en eau
Dispositif | Structures réservoirs
Autres pages en lien avec la thématique de l'eau pluviale :
- Dossier | Récupérer les eaux pluviales
- Dispositif | Citerne et bassin d'orage
- Dispositif | Citerne de récupération
- Primes eau de pluie
Dispositif | Arbres de pluie
Dispositif | Régulateur de débit
Autres publications et outils de Bruxelles Environnement
- Composante Urbaine (2014), Eaux de pluie, un atout pour l'espace public : Etude présentant des projets innovants en matière de gestion des eaux pluviales sur l'espace public et en voirie , Bruxelles Environnement, Bruxelles
Bibliographie
- MDDEFP (Ministère du développement durable, de l'environnement, de la faune et des parcs), Guide de gestion des eaux pluviales , MDDEFP, Québec (uniquement en français)
- Rivard, G. (2005), Gestion des eaux pluviales en milieu urbain: concepts et applications , Alias communication design, Sainte-Dorothée, Québec (uniquement en français)
- Gillig C.-M., Bourgery C., Amann N. (2008), L'arbre en milieu urbain – conception et réalisation de plantations , InFolio (uniquement en français)
- Dunnett N., Clayden A. (2007), Les jardins et la pluie. Gestion durable de l'eau de pluie dans les jardins et les espaces verts , Editions du Rouergue (uniquement en français)
- CEREMA (2016), Jardins de pluie - Une dimension écologique et paysagère de l'aménagement, CEREMA - Direction Territoires et ville (uniquement en français)
- Société canadienne d'hypothèques et de logement (2004), Un jardin pluvial pour mieux gérer les eaux de ruissellement dans votre cour, Canada (uniquement en français et en anglais)
Sites Internet
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CRC for Water Sensitive Cities : Site web du centre de recherche australien sur la gestion durable des eaux urbaines (uniquement en anglais)
- Adoption guidelines for stormwater biofiltration systems : Guide très détaillé sur les jardins de pluies
-
Washington State University Extension's rain garden website : Site web, créé par l'université de Washington, dédié aux jardins de pluie (uniquement en anglais)
- Rain Garden Handbook for Western Washington : Guide pour la conception, mise en œuvre et maintenance des jardins de pluie
-
Natural Water Retention Measures (NWRM) : Site Web européen promouvant l'utilisation d'infrastructures naturelles liées à l'eau (uniquement en anglais)
- UK Sustainable Drainage : Site Web proposant des outils de calcul pour la conception et l'évaluation des systèmes de gestion des eaux de surface (uniquement en anglais)