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Enjeux et démarche

Enjeux

La gestion des ressources en eau disponible (en qualité et en quantité) représente un enjeu à l'échelle de l'Europe, mais aussi de la Belgique. Actuellement, les prélèvements dans les eaux souterraines avoisinent les 70% des volumes renouvelés naturellement par la recharge pluviométrique sur le royaume (source : INSEE – VIVAQUA). Même si actuellement, la Belgique dispose de réserves d'eau en suffisance, une gestion durable de la ressource est nécessaire pour faire face aux changements climatiques et aux pressions démographiques (densité importante de population). Certaines régions sont déjà à la limite de la ‘‘vulnérabilité hydrique''. On peut citer l'exemple de la nappe aquifère des Calcaires du Tournaisis qui a été exploitée à 110% de ses capacités par la France, la Flandre et la Wallonie.

La fourniture continue d'une eau potable de qualité a toujours été un enjeu crucial pour des questions de santé publique et d'hygiène. Notamment pour la Région de Bruxelles-Capitale, où l'on a progressivement remplacé les captages d'eau locaux par l'amenée d'eau potable provenant de l'extérieur de la ville. En effet, 2 à 3%, seulement, de l'eau potable consommée à Bruxelles provient des ressources en eaux souterraines bruxelloises (source : PGE 2010). L'enjeu de l'usage rationnel de l'eau à l'échelle de Bruxelles réside donc dans la préservation d'une ressource extérieure au territoire régional et la réduction des transferts de masse d'eau entre bassins hydrographiques (par exemple, de la Meuse vers l'Escaut). Actuellement, +/-97,5% de l'eau consommée dans la région bruxelloise est importée de la région wallonne dont environ 65% est d'origine souterraine, le reste correspondant à l'exploitation d'eau de surface.

Une utilisation rationnelle de l'eau est donc une priorité pour garantir la pérennité de cette ressource naturelle vitale.

Les enjeux de ce dossier se situent au niveau de :

  • La préservation de la ressource eau en quantité  : en termes de quantité d'eau puisée, il faut s'assurer que l'on réduit en priorité les consommations d'eau, et notamment d'eau potable  par des dispositifs d'économies efficaces, par le recours à une eau de substitution pour tous les autres postes (récupération d'eau de pluie et recyclages d'eau à maximiser).
  • La préservation de la ressource eau en qualité  : maintien de la qualité de l'eau jusqu'à sa consommation et choix de la qualité appropriée aux usages (préserver l'eau potable pour des besoins pour lesquels elle est indispensable : les usages « alimentaires », l'hygiène, qui entraîne un contact avec les personnes, pour certains processus de production qui nécessitent une certaine qualité d'eau, etc.). Afin de préserver la qualité des réserves d'eaux souterraines, on évitera l'utilisation dans les projets d'une eau provenant d'une nappe phréatique de qualité, surtout pour les usages non potables. Ces réserves d'eau de qualité doivent être conservées pour des usages plus nobles ou comme eau alimentaire.

Démarche

Un usage rationnel de l'eau dans les bâtiments peut être réalisé avec des moyens simples et peu coûteux. Une installation d'adduction bien conçue garantit la qualité de l'eau tandis que des dispositifs d'économie contribuent à réduire les quantités d'eau consommées.

Pour tous les usages qui ne nécessitent pas la qualité d'une eau potable, le recours à une eau alternative, par exemple l'eau de pluie (voir dossier Récupérer l'eau de pluie), permet de réduire encore d'avantage les quantités prélevées.

Connaître les besoins en eau

En toute première approche, il est important de connaître ses besoins en eau autant en quantité qu'en qualité.

C'est le point de départ de toute démarche de gestion de l'eau dans les bâtiments. Sans cette connaissance précise des besoins, l'impact réel des mesures prises ne pourra pas être évalué et la politique menée sur le site ne pourra pas être améliorée efficacement.

Concevoir et réaliser une bonne installation d'adduction d'eau

Il s'agit d'assurer la qualité de l'eau dans l'installation intérieure depuis le compteur jusqu'aux points de puisage et de protéger le réseau public.

  • Une installation bien conçue évite les bras morts, la corrosion due à la présence de métaux différents, l'altération de l'eau par des matériaux problématiques tels que le plomb et la contamination par des eaux non potables (eau de pluie,...) ;
  • Une installation repérable et accessible facilite sa gestion, sa maintenance et sa surveillance. Les problèmes éventuels sont aisément repérés et les réparations et autres interventions n'entraînent pas de destructions.
  • Le choix d'équipements simples et d'usage courant permet un approvisionnement facile en pièces de remplacement et limite la durée des dysfonctionnements.
  • Une installation bien conçue et bien gérée, disposant d'un suivi et d'un entretien réguliers, permet de localiser rapidement les fuites et de les réparer.

Mettre en œuvre des dispositifs d'économie d'eau

Il s'agit la plupart du temps de dispositifs induisant un surcoût d'investissement faible ou nul, regroupés ci-dessous en six familles :

  • Le réseau d'adduction et ses accessoires : réducteurs de pression, proximité entre les points de puisage et les préparateurs d'eau chaude sanitaire, détecteur de fuites, compteurs d'eau, gestion technique centralisée, etc.
  • La robinetterie et ses accessoires : limiteurs de pression, limiteurs de débit, douchettes économiques, mitigeurs thermostatiques, robinets automatiques.
  • Les équipements économes en eau d'usage courant pour un service équivalent : chasses de toilettes et d'urinoirs à rinçage économique, baignoires ergonomiques, etc.
  • Les équipements économes en eau ‘pilotes' demandant plus d'implications aussi bien des concepteurs que des utilisateurs : urinoirs sans eau, toilettes à faible rinçage, à séparation des urines, toilettes à dépression, toilettes à compostage ou toilettes sèches, etc.
  • Les équipements ou les comportements induisant un usage économe.
  • Les appareils électroménagers à faible consommation  : lave-vaisselle, lave-linge qu'ils soient professionnels ou à titre privé.

Prévoir un approvisionnement alternatif

Une gestion optimale de l'eau permet d'envisager la combinaison des mesures d'économies d'eau aux sources d'eaux alternatives en fonction de ses besoins et des ressources disponibles : par exemple, le recyclage des eaux grises en complément de la récupération d'eau pluviale.

En résumé, chaque projet doit s'appuyer sur 3 axes :

  • Consommer moins, une lutte contre le gaspillage de l'eau, potable et non potable, grâce à des équipements simples ;
  • Consommer mieux, en ayant un suivi des équipements et des réseaux permettant d'identifier les dérives et d'agir rapidement, une sensibilisation des utilisateurs (induire des changements de comportement) ;
  • Consommer autrement, grâce à la valorisation d'eaux alternatives à l'eau potable pour les usages moins nobles.
Dernière révision le 27/09/2016