
Carte d'identité
L'habitat est un environnement ouvert dans lequel l'air extérieur peut s'introduire. Il est d'ailleurs recommandé de renouveler fréquemment l'air intérieur par un apport d'air frais extérieur.
Ce dispositif est nécessaire pour assurer un apport suffisant d'oxygène et pour évacuer entre autres le CO2 que nous produisons en respirant et l'excédent d'humidité présente dans l'air. Cependant, l'air extérieur peut constituer un réservoir important de spores fongiques, qu'elles soient d'origine naturelle ou issues d'activités humaines très diverses. Les spores qui s'introduisent dans le logement se déposent et s'accumulent sur les meubles, dans les recoins, sur les matières textiles de type laine, tapis, coussins.
La situation peut aussi empirer lorsque le bâtiment présente des problèmes occasionnés par l'humidité, car bien souvent, les conditions requises pour le développement de moisissures sont alors réunies. Des taches de moisissures peuvent apparaître sur les murs, les plaques de plâtres, les châssis de fenêtre, etc ... Et si nous n'agissons pas rapidement, la situation peut rapidement se détériorer. Dans un logement contaminé, les moisissures peuvent produire dans l'air intérieur des millions de spores par mètre cube d'air. Ces spores ne sont pas sans risque pour la santé des occupants du logement.
Les sources d'exposition
Dans un pays humide comme la Belgique, les dégâts dus aux infiltrations des eaux pluviales sont fréquents. Il en est de même de l'humidité ascensionnelle qui remonte dans le bas des murs. Mais l'humidité n'a pas toujours une origine extérieure. Nous produisons dans l'habitat beaucoup de vapeur d'eau pendant notre respiration, durant les douches, la cuisson des aliments, le séchage du linge. Si nous n'y prenons garde, l'air de notre habitat peut vite devenir saturé en vapeur d'eau avec pour conséquence l'humidification des tissus comme les tentures, les vêtements, fauteuils, matelas, ..., ou la condensation sur toutes les surfaces trop froides parce qu'insuffisamment isolées. Apparaissent alors des développements de moisissures. Plus d'une centaine d'espèces de moisissures ont été recensées dans les logements humides. Parmi les plus fréquentes dans les habitations bruxelloises : Cladosporium sphaerospermum, Aspergillus versicolor, plusieurs espèces de Penicillium, et dans une moindre mesure, Alternaria, Chaetomium et Stachybotrys.
Moisissures cachées
Souvent bien visibles, les moisissures peuvent également passer inaperçues, notamment après une inondation ou un dégât important des eaux et proliférer dans les faux-plafonds, les lambris, sous les tapis plains, derrière les papiers peints, etc. Les endroits mal ventilés ont leur préférence. Les murs des caves sont les lieux de prédilection pour Aspergillus et Penicillium.
En milieu extrêmement humide et sur un substrat à base de cellulose (papier) se développeront certaines espèces comme Stachybotrys chartarum.
Mobilier, textile, ...
Le mobilier peut aussi être contaminé, souvent lorsqu'il est placé trop près d'un mur humide. Les matelas, fauteuils en tissus, tapis plains, vêtements dans les armoires, tentures, etc... sont autant d'endroits susceptibles d'être colonisés par des moisissures spécifiques. Si ce type de contamination n'est pas toujours visible, l'odeur âcre et caractéristique qui peut s'en dégager ne trompe pas sur son origine.
Les effets sur la santé
Pendant leur croissance, les moisissures produisent divers composés organiques volatils. Lorsqu'on pénètre dans un bâtiment humide et moisi, l'odeur de « terre » si caractéristique est due à ces produits émis dans l'air. Ceux-ci provoquent l'irritation des muqueuses (rhinite, conjonctivite).
Les moisissures produisent également des spores, sources d'allergènes et de toxines. Nez qui coule, irritation des yeux, toux, aggravation de l'asthme sont autant d'effets provoqués par l'inhalation des spores fongiques. Leur pouvoir irritant sur les voies respiratoires est mentionné ainsi que leur rôle dans le développement de l'asthme et en tant qu'élément favorisant les infections respiratoires de façon récurrente.
Les personnes ayant déjà des problèmes d'allergie, les asthmatiques, les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables.
Remédiation et prévention
Première étape : l'humidité !
Lorsque la source de l'humidité est extérieure, il faut boucher les fissures, réparer la toiture, traiter l'humidité ascensionnelle, solutionner les ponts thermiques. Ces réparations peuvent exiger l'intervention d'un professionnel du bâtiment.
Si l'humidité est d'origine interne, vérifier la présence et le bon fonctionnement d'une hotte dans la cuisine, d'un extracteur d'humidité dans la salle de bains, d'une bonne ventilation de la pièce où le linge est séché, ...
Deuxième étape : éliminer les moisissures
Après avoir évacué des éléments contaminés comme du papier peint ou du plâtras par exemple, un nettoyage avec un chiffon humide et un peu de détergent devrait permettre d'éliminer la plus grande partie des moisissures. Attention, si la contamination dépasse 3m², faire appel à une société spécialisée. Une fois sèche, la surface nettoyée sera recouverte par de la peinture, afin d'emprisonner les spores résiduelles qui ont résisté au nettoyage.
Important
Lorsque les problèmes d'humidité sont résolus, les germes qui subsistent, qu'ils soient vivants ou morts, présentent un risque pour la santé en raison de leurs allergènes ou de leurs toxines. L'utilisation de produits désinfectants n'est donc pas utile, et même déconseillée en raison des substances parfois nocives qu'ils contiennent. La règle d'or est l'EVICTION
Pour plus d'informations - Indoorpol : Procédure d'assainissement